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Haile Gerima n’a jamais les moyens de mettre en scène une fresque à la mesure de celle de David Lean, mais il ne se limite pas pour autant à un exposé sur la litanie ahurissante des violences. Quand la réalité dépasse la fiction, il fait du cinéma. Son usage insistant du flash-back électrise son montage au lieu de l’alourdir et le va-et-vient entre passé idéalisé et présent exsangue donne le tournis. Une sensation que l’on retrouve dans les yeux du médecin, qui est un double du cinéaste. Au lieu de se donner le beau rôle de l’auteur engagé, Haile Gerima a préféré porter à bout de bras ce projet ambitieux.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La mise en scène puissante d'Haile Gerima, cinéaste éthiopien émigré aux Etats-Unis, charrie le désordre et la brutalité du monde, mais sait aussi trouver des accents secrets de tendresse et de nostalgie.
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Pour raconter cette histoire, dont on devine que son exemplarité devient de plus en plus importante, Hailé Gerima a choisi une sorte de didactisme parfois frontal, limpide. Il n'hésite pas à recourir à une forme de suspense, n'échappe pas forcément au risque de la "belle image" lorsqu'il faut revenir à la pureté enfantine d'une Afrique où le héros opère une involution régressive, où il tente de retrouver un lieu épargné par une histoire non seulement sanglante mais surtout, ce qui est peut-être pire, décevante.
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De la chute du Negus à la dictature du colonel Mengistu, Haile Gerima sait ménager la grande et la petite histoire, filmant cette tragédie de l'Afrique de l'Est à hauteur d'homme, ce qui change singulièrement des moeurs hollywoodiennes en la matière. Ça n'exclut pas quelques maladresses, mais l'honnêteté et le souffle de l'entreprise achèvent de nous convaincre.