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Au cœur de Terraferma se pose un dilemme lié à l’actualité et au changement. Obligés de s’adapter, les habitants d’une île doivent faire des choix dramatiques face à deux espèces très différentes de nouveaux arrivants. En même temps, il leur faut choisir à quelles lois obéir : celles qui interdisent de recueillir des clandestins? Ou la loi ancestrale de la mer qui exige de secourir tout naufragé ? Emmanulele Crialese (Respiro) illustre ce paradoxe en amplifiant les contrastes favorisés par le contexte insulaire: le décor idyllique cache un drame sombre, et le jour voit débarquer les touristes friqués, tandis que la nuit est plutôt le temps des clandestins démunis. Cette valse des contraires est symboliquement forte, mais a parfois du mal à trouver son équilibre, jusque dans le style : la superbe photo de Fabio Canchetti sert le réalisme de l’histoire, mais à force d’enluminures, détourne par moments l’attention de l’essentiel.
Toutes les critiques de Terraferma
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Cinéaste de la terre et de la mer, Crialese aime filmer la roche qui plonge sur l’océan, les chemins de poussières lumineux qui culminent au sommet des falaises et les éclats incessants de la mer, ce fascinant objet du désir, aspiration du départ vers un ailleurs meilleur. Au croisement d’une oeuvre d’une homogénéité remarquable, Terraferma est la fusion bouleversante entre ses deux premiers films, Respiro et Golden door. Deux oeuvres marquantes du cinéma italien contemporain.
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Cette histoire (...) est servie par une belle mise en scène, une lumière magnifiques et des comédiens crédibles. Sous la forme d'un conte moderne et pertinent, voilà un beau film sensible et vrai.
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Emanuele Crialese ne cherche jamais à convaincre mais, comme dans un tragédie classique, il dessine dans une unité de lieu des dilemmes insoutenables. Les acteurs sont tous magnifiques, en particulier Donatella Finocchiaro qui rappelle les actrices italiennes des années 60.
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Libre, vivifiant, le cinéma de Crialese rende compte de ces réalités en mêlant les styles, brouillant les pistes au moyen d'une photographie lumineuse. Il n'hésite pas non plus à forcer les stéréotypes et les contrastes reflétant la confusion du monde.
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Le portrait croisé de ce vieux Neptune sans le sou [...] et de cette jeune Ondine africaine, élève le film a la hauteur d'une fable et lui confère une grande humanité.
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Fiction et réalité complexe se mêlent habilement dans ce film qui, tout en recourant parfois à des images trop symboliques, séduit par sa mise en scène.
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Après "Welcome" ou "Babel", "Terraferma" redit avec conviction et un certain brio que du sort des immigrants dépend celui de ceux qui les accueillent. Ou pas.
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Certes, l'histoire n'est pas finaude, mais "Terraferma" est traversé par cette mise en scène opératique propre au cinéaste. (...) Ce n'est pas le meilleur film de Crialese, mais il est au-dessus du lot.
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Si les oppositions sont parfois appuyées et la mise en scène un peu maniérée, hésitant entre réalisme et symbolisme, le cas de conscience a de la force ; et les personnages, une belle épaisseur humaine.
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Des thèmes profonds, explorés dans une oeuvre primée par le jury du Festval de Venise, et subtilement mis en scène par le réalisateur de Respiro.
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Chargé jusqu'à ras bord, le scénario prend l'eau de toutes parts et vire à la démonstration , sous-tendue par une prise de conscience qui oblitère la chronique douce-amère. Pourtant, malgré des intensions trop manifestes qui plombent la construction dramatique, le talent de Crialese reste intact dès lors qu'il filme ce qu'il affectionne : un paysage (..) les activités du port...
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Emanuele Crialese évoque à la fois l'immigration illégale, la crise économique et le tourisme lucratif mais envahissante une petite île sicilienne (...) Bref, un fourre-tout plein de bonne volonté mais pas toujours digeste.
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Terraferma, le nouveau film de l’auteur de Respiro, part dans tous les sens, sans jamais s’attacher à un seul jusqu’au bout.
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Terraferma s'inspire de cette terrible tragédie très moderne, cette gigantesque et périlleuse fuite loin de la misère (...) On peut reprocher à Crialese son naturalisme à l'italienne, un pu trop conformiste, voire une certaine naïveté.
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Terraferma tend parfois timidement vers un certain merveilleux ou s'égare dans des représentations outrées soulignées de ralentis. Terriblement inconsistant, il ne peut dissimuler de grossières tentatives de séduction.
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Le bonheur de voir un film s’opposant à la politique officielle italienne est, hélas, un peu altéré par le simplisme de son humanisme.
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Crialese, comme à son habitude, ne recule pas devant les oppositions à grands traits où ses personnages incarnent l'une de ces valeurs. Il n'échappe aux stéréotypes et aux bons sentiments qu'en jouant la carte du réalisme îlien et grâce au charme indéniable (...) qui se dégage de ses acteurs recrutés sur place (...) . Mais le résultat, corseté dans un scénario plus que prévisible, n'est toutefois pas tout à fait convaincant.