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On a l’ADN, on a l’émotion plastique… Mais on sort quand même un peu ébranlé par ce qu’on vient de voir. Finalement, que raconte ce Conte des Contes ? On perçoit bien les échos contemporains du film, la potentielle critique sociale que contiennent certains segments (la chirurgie esthétique, l'empowerment féminin, le caractère essentiellement tyrannique du pouvoir), mais ça ne suffit pas à donner un sens clair au film, dénué de conclusion ou de morale comme les contes originels. Pareil, on voit bien la manière dont l'univers de Garrone fusionne dans ces contes médiévaux - il y a du Gomorra (la corruption), du Reality (la cruauté, le miracle et la bouffonnerie) et même de L'Etrange Monsieur Peppino (l'idée du corps et de ses transformations), mais il nous manque une clé. Le sens se dérobe… On a l'impression d'avoir loupé un truc, comme si notre attention était ailleurs pendant la projection, comme si on avait été envapé, absorbé par autre chose. L'effet Cannes ? A moins que finalement ce soit le sens de l'équilibriste et du saltimbanque. On pense à la dernière phrase de Songe d'une nuit d'été : "si nous avons déplu, figurez-vous seulement (et tout sera réparé) que vous n’avez fait qu’un somme"
Toutes les critiques de Tale of Tales
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La mise en scène, virtuose, ne laisse aucun répit, l’inventivité totale sublime chaque image. Sans doute pour certains ce sera trop (...) Pour notre part, on garde tout.
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Un superbe spectacle (...) une plongée dans des aventures fabuleuses au parfum d’enfance. Il faut les suivre comme Matteo Garrone les a filmées, en croyant à leur magie. Et on tombe sous le charme.
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On a rarement vu un cinéaste s’attaquer à cette institution – reine en son pays – avec tant d’acharnement, une telle décharge de surnaturel à travers son défilé de corps grotesques, empêtrés et presque émouvants dans leur indiscutable disgrâce.
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"Le Conte des Contes" creuse ainsi son sillon, à la fois hyper-réaliste et artificiel, horrifique et flamboyant, renouant avec le spectacle pur du cinéma de Méliès.
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La mise en images est splendide, tout le monde en convient. Mais elle semble gêner. Baroque, colorée, numérique…
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On en ressort un peu glacé, très émerveillé… Et repu d’y avoir croqué comme dans un savoureux coeur de dragon.
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Si l'on regrette parfois de quitter Jonah et Elias, les "jumeaux" albinos nés du désir d'enfanter de la reine (Salma Hayek, royale) pour rejoindre la couche du roi Vincent Cassel - le segment le moins réussi et le plus grimaçant -, Matteo Garrone parvient toujours à nous surprendre, à convoquer un imaginaire de conte de fées rarement vu sur grand écran.
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On se délecte des rebondissements retors de ces trois intrigues enchâssées, ancrées dans un Moyen Âge fantasmé, mais contemporaines. Visuellement éblouissante, même si elle a été controversée au dernier Festival de Cannes, voilà une pépite pleine de magie et de férocité.
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L’exercice de style aurait pu facilement verser dans le nanar risible. Il n’en est rien. On se régale au contraire d’un tel déferlement de créativité qui suscite chez le spectateur un bouillonnement de références
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Ni Cocteau, ni Pasolini, Garrone réussit néanmoins un joli film populaire, pas idiot, pas populiste, bon esprit. Dont les trois récits nous laissent une petite morale joyeuse et amère.
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Pour que ce projet aille au bout de ses vénéneuses possibilités, il aurait fallu à Garrone plus que sa virtuosité tranquille : la passion des images folles, celle qui a possédé, à travers l’histoire du cinéma, Georges Méliès, Jan Svankmajer ou Terry Gilliam.
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Nous y avons trouvé notre conte, pleinement happés par les ogres, les monstres marins, les reines oedipiennes et les rois priapiques du beau film baroque de Garrone.
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Salma Hayek émeut dans son rôle de maman trop aimante et effraye quand elle tance son rejeton désobéissant.
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Baroque, la mise en scène composé des tableaux d'une extrême beauté. Mais elle n'hésite pas non plus à se vautrer parfois dans le gore. On aime ou pas.
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Plombé par d’innombrables fondus au noir, rythmé par de trop longs plans de situations, écrasé par la musique-au-mètre d’Alexandre Desplat, le film donne l’impression d’avoir ordonné la folie, d’avoir cherché à maîtriser ce qui aurait pu déborder dans un vrai baroquisme réjouissant. À défaut d’être subjugué ou même ému par le film, on se contente seulement d’être séduit par son principe illustratif.
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Le film emprunte les codes du spectaculaire avec une distribution internationale.
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Loin des récits mafieux, le réalisateur de Gomorra se livre ici à un exercice de style qui s’avère assez fumeux.
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Cela sonne comme une tarte à la crème pour un "auteur" passant à un genre aux stigmates moins radicaux.
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Ni assez troublant ni assez viscéral pour laisser une empreinte durable, comme les contes de Borowczyk et de Pasolini en leur temps.
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Le pari était audacieux. Malgré son casting ébouriffant, l’auteur de "Gomorra" (2008) ne parvient pas à retrouver la magie de l’univers merveilleux du "Pentamerone".
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Très vite, la médiocrité visuelle s’impose. Le film réussit à être moche. Lourd. Lent. Et emmerdant. La mise en scène n’arrange rien, scolairement, sage, sans panache, ni imagination.
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La langue anglaise, le casting international, la facture très clinquante, tout nuit à cette pièce montée indigeste.
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Le réalisateur de "Gomorra" n'évite ni le ridicule ni l'ennui.
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Certes, les dernières vingt minutes se révèlent un poil plus convaincantes (...) Mais tout cela ne fait pas oublier cette désagréable sensation d’avoir été pendant 1h30 spectateur d’un film en forme de cours magistral bien trop pontifiant.
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Ni divertissant, ni surprenant, "Tale of Tales" bascule dans une vulgarité superflue qui ne sied guère au réalisateur. La déception est grande, à la hauteur de cette tour sur laquelle monte le personnage de Viola pour échapper à son sort tragique, contemplant le vide sous ses pieds. Un grand vide de plus de deux heures…
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Certaines séquences sont presque drôles, d'autres peu ragoûtantes, voire pénibles. On admire la maestria du réalisateur mais, au bout de deux heures, on a son compte.
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Matteo Garrone massacre les contes de fées sans la moindre magie.
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Ce "conte des contes" est tout le contraire d’un conte, puisqu’il n’est jamais une rêverie légère : il est lourd comme un bœuf, vise la fantaisie, mais ne déploie qu’une partouze médiévale pontifiante. C’est non.
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Tout est ici d’un rococo assumé. Pourquoi pas. Mais Garrone ne peut s’empêcher de lisser son image, de lui apposer une platitude qui dévitalise toutes les envolées baroques que le film promet.
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A trop citer Lynch, Jodorowsky, Greeneway ou Pasolini, le film devient un patchwork foutraque et trop long, trop éclaté pour être honnête malgré les efforts louables de Salma Hayek et les apparitions furtives de Vincent Cassel. Au final, on est loin du conte.