Toutes les critiques de Sur quel pied danser

Les critiques de Première

  1. Première
    par Eric Vernay

    Déguiser un film social en comédie musicale, pourquoi pas ? Si ça peut permettre au cinéma français de sortir des ornières de sa grisaille naturaliste… Mais pour réussir son coup, mieux vaut disposer de bonnes chansons et si possible, de quelques idées de mise en scène : si la partition fait le job grâce à des auteurs comme Jeanne Cherhal ou Albin de la Simone, le style visuel peine à convaincre, avec ses chorégraphies pastel platement filmées. Cette histoire de grève dans une fabrique d’escarpins manque de caractère. A l’instar de ses héroïnes craignant la modernisation (à juste titre pour le coup), le film se contente de réciter son Jacques Demy, sans rien tenter. Vintage et gentillet. EV

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Samuel Douhaire

    Il faut un sacré culot pour réaliser une comédie musicale dès son premier film. A fortiori en racontant un conflit social dans une petite entreprise de chaussures de luxe. Issus de la Femis, les deux cinéastes gagnent leur pari, dans un registre plus réaliste que Jacques Demy. Même si, parfois, l'usine occupée par les ouvrières prend des allures de Fort Alamo encerclé par les briseurs de grève... Sur quel pied danser a un charme fou grâce à des chansons accrocheuses aux styles variés, écrites ou composées par Jeanne Cher­hal, Clarika, Albin de la Simone, Olivia Ruiz, mais interprétées, avec une aisance étonnante, par les acteurs eux-mêmes. Les danses au milieu des machines ne manquent pas de glamour et Pauline Etienne est délicieuse en salariée précaire qui découvre les vertus de la lutte collective. Une jolie surprise. — S.D.

  2. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Paul Calori et Kostia Testut auraient-ils vu le très beau documentaire de Marianne Otero intitulé Entre nos mains ? Réalisé en 2010, celui-ci chroniquait la tentative de reprise de leur entreprise de lingerie par des ouvrières, désireuses de la transformer en coopérative pour sauver leur travail. Le film se terminait sur un échec déchirant, que la documentariste, d’accord avec ses personnages, décidait inopinément de mettre en scène en chansons. La beauté de ce final avait vivement impressionné les spectateurs de ce film.

    Sur quel pied danser – qui pourrait sembler venir de là – s’en éloigne radicalement. Fiction assumée, le film a l’indéniable mérite d’oser la comédie musicale sur un sujet aussi peu romantique et glamour qu’un conflit social dans une fabrique de chaussures [...] Original mais édulcoré.