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Sleeping Beauty appartient à cette même veine de contes de fées pour adultes à l’érotisme froid et morbide. Auscultant la frontière ténue entre jouissance et malaise, Julia Leigh adopte le point de vue d’une belle endormie (Emily Browning, dans un rôle proche de celui qu’elle tenait dans Sucker Punch) qui utilise son corps comme arme sociale et qui, telle une Alice au pays des pervers, passe
de l’autre côté du miroir. Lorsqu’elle ferme les yeux, elle peut imaginer un empire des sens. Lorsqu’elle les rouvre, ce cruel réveil fait débander ses fantasmes de petite fille, rappelant que les rêves contiennent les germes de leur destruction. Quelque part entre Lodge Kerrigan et Luis Buñuel, un premier film australien très troublant. -
Le ratage total des scènes de groupe de maison close puis des clients individuels, transformés en grand bourgeois guindés, révèlent l'impuissance à filmer le sexe et le désir.
Toutes les critiques de Sleeping Beauty
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film audacieux qui, en dépit de la nudité quasi permanente de sa comédienne, fait la part belle à l'imaginaire du spectateur. Ce délicieux cauchemar érotique, à mi-chemin entre David Lynch et Jane Campion, fera peut-être son petit bonhomme de chemin dans la tête du jury.
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Une oeuvre qui retourne et tourneboule ! Clinique, intrigante, dérangeante. Indispensable.
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Inaccompli mais toujours fascinant, "Sleeping Beauty" résonne comme un appel au secours dans un monde sans amour où l’on ne croit plus en rien, et encore moins aux belles histoires.
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L’emprise du film se prolonge bien au-delà de la projection, comme une idée somnambule agaçant le souvenir et dont le sens, toujours, nous échappe.
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L’emprise du film se prolonge bien au-delà de la projection, comme une idée somnambule agaçant le souvenir et dont le sens, toujours, nous échappe.
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(…) une œuvre assez tiède, constellée par ailleurs de petites erreurs de découpage ou autres, (…) très bonne performance d’Emily Browning, qui joue l’impassibilité avec un naturel désarmant. (…) ce film inexpressif au possible est long, vide de sens, déjà vu…
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Il y a un contrôle derrière ces images, une autorité, une maîtrise qui ne laissera rien passer. Cela donne à son cinéma un petit coté années 90, raide, sévère, qui prend le grand risque d’être sclérosant.
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Le point de départ intrigue, la nudité terriblement juvénile de l’héroïne suscite le trouble, les questionnements sur la marchandisation du corps sont bien dans l’air du temps, il n’empêche, la froideur toute cérébrale de la forme crée un déficit d’émotion dont le film ne se relève pas.
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C’est joli à regarder, mais le spectateur se contente de taper, sans implication, sur la vitre de ce film, mi-touche-pipi rituel, mi pas-touche-papy aux airs de très petite mort.
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Troublant, dérangeant mais terriblement fascinant, Sleeping Beauty distilel son charme vénéneux et transforme le spectateur en voyeur. Il consacre surtout le talent de la jeune Emily Browning (Sucker Punch) qui crève l'écran.