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À travers ce film de genre, haletant, chargé en scènes d’action efficaces, le cinéaste signe une œuvre à la métaphore puissante sur le Japon et l’état de ses valeurs morales, gangrenées par la cupidité et la corruption des élites, notamment policières. Endogamie du mal, intégrité personnelle, honneur d’une profession censée l’incarner, justice personnelle contre justice collective, influence des grandes entreprises, détresse sociale, conservatismes de façade… sont autant de notions évoquées avec force par Takashi Miike, qui dresse visiblement un constat alarmant.
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S’il se pare d’atours mi-road movie gore, mi-western grotesque, Shield of Straw ne se révèle ni «grand film», ni «hawksien». Furieusement bête, moche et très, très méchant, il ne comporte surtout plus la moindre trace de la sauvagerie aux éclats poétiques qui secouait ses films avant que les places fortes festivalières ne soient venues l’assagir en aiguillonnant son appétit de respectabilité.