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L’histoire que raconte Samsara se lit entre les lignes, entre deux collisions d’images. Elle est pourtant d’une limpidité exemplaire, malgré l’absence totale de dialogues et de fondements narratifs classiques. Tandis que le film déroule sa collection de vignettes en 70 mm, rapportée des quatre coins du globe, se dessine la peinture éclatée d’un monde au bord du chaos, le nôtre, où l’implosion menacerait partout, à chaque instant. En cela, ce documentaire est infiniment plus discursif que Baraka qui, lui, visait une forme de transcendance du spectateur à travers une expérience purement méditative. Entre ces deux films, vingt ans se sont écoulés. Les lubies mystico-écolos de Fricke sont restées les mêmes, mais elles ont été indéniablement plombées à mesure qu’il regardait l’humanité tomber de Charybde en Scylla. Du coup, si la tonalité de Baraka se rapprochait du murmure, Samsara tient lieu de hurlement lâché à la face d’un monde littéralement zombifié. Édifiante, la charge pourrait virer à l’insupportable. Mais ce serait oublier que Fricke, technicien d’une étourdissante virtuosité, possède une syntaxe visuelled’une telle richesse qu’on le différencie illico du premier Yann Arthus- Bertrand venu. Construit sur des systèmes de rimes, de télescopages et de gradations, Samsara se regarde alors également – surtout – comme une création plastique de premier ordre, où la sophistication de l’agencement le dispute constamment au pouvoir de sidération de l’image. L’humanité peut bien courir à sa perte, il nous restera toujours les films de Ron Fricke.
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Cette histoire sans paroles, c’est celle de notre monde en train de s’autodétruire dans l’indifférence générale. Une dialectique de la folie, en quelque sorte.
Toutes les critiques de Samsara
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Lyrique à en pleurer, Samsara est un poème bouleversant sur notre capacité de défiguration, un requiem pour une humanité échafaudant elle-même sa propre apocalypse qui ne laissera en définitive qu'un incommensurable vide. Un désert matériel et spirituel recyclé ici en expérience sensorielle unique qu'il faut obligatoirement partager dans une salle de cinéma.
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Sans voix-off ce magnifique documentaire trouvera une résonance dans le cœur de chaque spectateur. Un pur joyau !
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Vingt ans après l'inoubliable "Baraka", Ron Fricke, toujours obsédé par l'harmonie perdue, construit un opéra cosmogonique célébrant le monde dans sa douce horreur et sa choquante beauté. Sa simple existence tient du miracle.
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Vingt ans après l'inoubliable "Baraka", Ron Fricke, toujours obsédé par l'harmonie perdue, construit un opéra cosmogonique célébrant le monde dans sa douce horreur et sa choquante beauté. Sa simple existence tient du miracle.
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Le film dépasse heureusement son parti pris purement contemplatif vers une critique du capitalisme effréné, de la consommation à tout crin et de ses monstrueux gâchis.
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Samsara n'épargne rien ni personne, du soldat au visage mutilé par la guerre au ventre de l'obèse qui envisage une opération de chirurgie esthétique. Ron Fricke relance la réflexion sur la mondialisation, tout en racontant une aventure extraordinaire.
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Samsara est un portrait de notre époque au regard de l'histoire du monde. Ici, les splendeurs du passé et la puissance de la nature font écho à l'industrialisation galopante et au consumérisme effréné. Un seul commentaire: c'est sublime et très parlant.
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Par un fin travail de montage, "Samsara" pose un regard à la fois innocent et inquiet sur la marche du monde. L’ensemble est musical, parfois grave, magnifié par la voix éthérée de Liza Gerrard. Non-verbal, comme son prédécesseur, cette production inclassable réussit le pari de redonner toute sa lumière et son énergie à l’objet filmé, qu’il soit laid (une famille américaine maniaque des armes à feu, le mécanisme diabolique des usines agro-alimentaires), magnifique (le Château de Versailles) ou empreint d’une certaine désolation (les prises de vue de l’après-Katerina ont quelque chose d’onirique). Comme "Baraka", on imagine très bien à "Samsara" une carrière confidentielle à long terme, devenant à son tour un ovni vénéré.
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Flamboyant opéra dédié à la planète, ce voyage sans paroles célèbre, dans une collision sublime d’images, un monde où beauté et destructions se côtoient.
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Près de 20 ans après Baraka, le monteur des Qaatsi revient à la réalisation avec un documentaire symphonique. Mais déjà fait, déjà vu, déjà argué, Samsara entame poliment le cycle de la répétition. Ron Fricke le fait au moins avec les formes.
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Après Koyaanisqatsi (dont il fut chef opérateur) et Baraka, Fricke réalise un nouvel état des lieux de la planète, au travers d'images somptueuses glanées durant cinq ans dans 25 pays. Un film visuellement splendide, terni cependant par un moralisme de mauvais aloi.
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Près de 20 ans après Baraka, le monteur des Qaatsi revient à la réalisation avec un documentaire symphonique. Mais déjà fait, déjà vu, déjà argué, Samsara entame poliment le cycle de la répétition. Ron Fricke le fait au moins avec les formes.
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Des bordels thaïlandais aux yeux vitreux des poupées d'une usine japonaise, dun open space morbide au regard dune jeune Ethiopienne, « Samsara » se fait le miroir sublime d'un monde empreint de disparités dont la froide mécanique a, parfois, de quoi terrifier.
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Samsara est une immersion dans la beauté de notre planète mais aussi dans sa démesure. ¨Pour autant, ce périple esthétique manque parfois de squelette.
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Dans l’hindouisme, Samsara signifie « la roue de la vie ». Ron Fricke a tourné dans 25 pays pour filmer lieux sacrés, paysages sublimes ou zones sinistrées. Une méditation sur la relation de l’homme à la nature, la vie, la mort, la réincarnation, portée par des images à couper le souffle, une bande-son musicale mais aucune parole. Un trip étrange aussi fascinant qu’agaçant.
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Poème visuel, ‘Samsara’ utilise à fond le numérique, pour accélérer des plans-séquences de plusieurs heures ou rentrer dans l’inframince des détails inimaginés. Ne précisant jamais d’où viennent ses images, Ron Fricke parvient ainsi à éviter le catalogue ou le dépliant touristique.
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De la spiritualité orientale qui semble le fasciner, Fricke ne semble avoir retenu qu’une sérénité béate qui confine à la niaiserie.
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Un tour du monde filmé en 35 mm, qui accumule les images curieuses et pittoresques, en tenant à l'écart l'humanité et la vie.
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Avec ce documentaire (new age) tourné aux quatre coins du monde, sans commentaire et tout en musique (new age), Ron Fricke entend célébrer l'humanité. Raté ! A coups de plans aériens et d'images accélérées, il transforme les hommes soit en insectes, soit en robots.