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Depuis onze ans, Werner Herzog a passé la surmultipliée en tournant en moyenne plus d’un film ou documentaire par an. Forcément, il y a un peu de déchet. Salt and Fire, s’il appartient à sa veine de films d’aventures existentiels, peine à égaler la puissance d’évocation et visionnaire d’Aguirre ou de Fitzcarraldo. Il y filme l’enlèvement d’une scientifique par un entrepreneur dont elle a dénoncé des agissements susceptibles de provoquer un désastre écologique. Maladroitement écrit (dialogues plats, enjeux dramatiques flous), Salt and Fire touche à quelque chose de plus sensible dans sa dernière partie, magnifiquement filmée dans le désert de Bolivie. Herzog y parle de retour à une forme de pureté originelle qui tire son intérêt d’un traitement plus "à plat", plus documentaire, laissant le dogmatisme de côté. Il faut cependant souffrir avant d’en arriver là. Ou pas.