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(...) Francesca Archibugi tisse une comédie « à l’italienne » qui fait la part belle à une Rome ensoleillée et vibrante et lorgne, entre rires et larmes, vers la tradition des Risi et des Scola. Si ces grands modèles semblent indépassables, la réalisatrice parvient parfois, fugacement, à se hisser à leur hauteur. Notamment grâce au personnage d’Alberto, qui ne manque pas une occasion de draguer une infirmière ou de faire un bon mot. Lorsque ce dernier enseigne au jeune fils de son nouvel ami les clés qui permettent d’inventer des personnages et des situations, on vit même un beau moment. Face à ce hâbleur magnifique, interprété avec panache par Antonio Albanese, le portrait du père de famille humble
et manuel est plus fade et moins nourri, même si Kim Rossi Stuart parvient à tirer habilement son épingle du jeu.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C’est dans les scènes de l’hôpital, comme dans Il grande cocomero - La grande citrouille (1992) et dans la description des rapports familiaux que Francesca Archibugi est le plus à l’aise. La corde sensible est fortement sollicitée, et ce sont paradoxalement les scènes les plus drôles qui sont aussi les plus émouvantes. Les acteurs s’en donnent à coeur joie mais leur cabotinage est parfaitement en situation et fait mouche. Dans le rôle du bien nommé Angelo, le carrossier, Kim Rossi Stuart joue de ses yeux bleus, de son air d’éternel adolescent et d’un accent romain plus vrai que nature. Il éclipse presque Antonio Albanese, histrion irréfrénable mais au jeu plus contrôlé que d’habitude. Questione di cuore réservera de grands moments d’émotion à qui ne craint pas de sortir le mouchoir.
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Tout le talent de la cinéaste consiste à surfer sur ce faux mélo, entre rire, pudeur et émotion, pour dépeindre les liens qui se tissent entre ces deux angoissés devenus inséparables, leur entraide mutuelle et la discrète préparation à des lendemains moins euphoriques. Le film est une réussite à laquelle il faut associer deux comédiens : Antonio Albanese et Kim Rossi Stuart, dignes héritiers des Gassman, Tognazzi ou Manfredi d’antan.
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Cette belle histoire où le coeur est sollicité au propre et au figuré aligne des séquences ou des répliques d'un cynisme drolatique, ainsi qu'un cardiologue cocaïnomane, une infirmière consolatrice et l'actrice Stefania Sandrelli venue rendre visite au scénariste alité : virgules récréatives au regard de l'essentiel. L'un des personnages se sait condamné et prépare sa -disparition.
Francesca Archibugi parle joliment de ce deuil annoncé, saisit l'instant furtif où une proche comprend ce qui se prépare, où on initie un gamin au spectacle de la rue, à décrypter les rapports entre les gens, par l'observation d'une terrasse de café. Le fantôme de Luigi Comencini semble avoir rôdé sur le plateau. -
Si les acteurs donnent chair à leur personnage, leur prestation ne suffit pas à étoffer un récit plan-plan sur la maladie, la mort et la vie de ceux qui vont rester. Bref, pas de quoi nous serrer le coeur.
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Ex-espoir (déçu !) du cinéma italien, Francesca Archibugi pensait sans doute mêler comédie à l'ancienne, qui sublimait les clivages sociaux, et digne mélo. Mais son suspense cardiopathique prend vite des airs de sitcom bavarde et tire-larmes, riche en poignantes leçons de vie. A mauvais prof, mauvais élève : on séchera ce cours-là.
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Le film démarre sous les belles couleurs d’une comédie "à l’italienne" sur fond de transmission et d’amitié. On appréciera, notamment, la leçon de vie du saltimbanque à l’un des fils de son nouvel ami. Malheureusement, l’histoire tourne au mélo avec considérations sentencieuses sur l’amour, la mort et tutti quanti.