Toutes les critiques de Quelques heures de printemps

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    On connaît Stéphane Brizé (Je ne suis pas là pour être aimé, Mademoiselle Chambon) et sa propension à fi lmer des rencontres amoureuses entre des êtres que tout oppose. Avec Philippe Lioret, c’est le spécialiste des actes manqués, un professionnel de l’ellipse signifi ante, un directeur d’acteurs magistral. Personne d’autre que lui n’aurait pu raconter cette histoire dramatique et potentiellement semée d’embûches. Jusqu’où pousser la confrontation entre ces deux animaux blessés ? Comment éviter pathos et prosélytisme ? Comme à son habitude, le réalisateur s’attache à des riens dont l’accumulation débouche sur une tension palpable : la colère qu’on contient en s’occupant machinalement (beaucoup de scènes de repas et de nettoyage), les banalités qu’on échange, les mots déplacés qu’on laisse échapper, les gestes qu’on retient plus ou moins, la douleur qui frappe sans
    crier gare... Les seconds rôles, magnifi ques (un vieux voisin amoureux, une femme déçue par Alain), détendent l’atmosphère et modifi ent la perception binaire qu’on pourrait avoir des personnages, d’une complexité remarquable. À l’instar d’Alain, Brizé ne juge pas, ne donne pas de consignes. Surtout, il n’entretient aucun suspense nauséabond quant au suicide de la mère. Son fi lm défend le libre arbitre et invite au respect. On en sort apaisé.

Les critiques de la Presse

  1. Le Canard Enchainé
    par La rédaction du canard enchaîné

    Un film délicat et fragile.

  2. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    Drame intimiste bouleversant porté par des acteurs au jeu intériorisé, Quelques heures de printemps s’impose comme l’un des plus beaux films de la rentrée. Qui a dit de l’année ?

  3. Positif
    par Dominique Martinez

    Si la mort est traitée d'un point de vue réaliste, elle n'en reste pas moins accompagnée de quelques notes poétiques qui adoucissent la noirceur du propos.

  4. StudioCiné Live
    par Thierry Chèze

    Quelques heures de printemps est avant tout une oeuvre majeure sur la difficulté de communiquer l'amour entre deux personnes supposées se soutenir dans ce lien maternel et filial. Un film de peu de mots puisque ses deux protagonistes échangent peu, ou alors par tierce personne interposée, comme dans une partie de billard à trois bandes. Un film de peu de plans puisque quasi entièrement tourné en plans séquences pour laisser justement le silence occupant l'espace susciter le malaise. Et un film qui tient le spectateur en haute estime, ne l'entraîne jamais sur le terrain condescendant de la larme facile.

  5. Ecran Large
    par Sandy Gillet

    Un sujet éprouvant abordé de front mais sans pathos ni scories. Et le duo Vincent Lindon / Hélène Vincent est tout simplement magistral. On tient là certainement nos Césars 2013…

  6. Le JDD
    par Barbara Théate

    On lit le désarroi dans les yeux de Vincent Lindon, formidable de rugosité et tout en sentiments paralysés. Loin de son personnage de bigotte fofolle de La Vie est un long fleuve tranquille, Hélène Vincent offre un émouvant mélange de fatalisme courageux et de regrets ravalés.

  7. Télé Star
    par La rédaction de Télé Star

    L'histoire d'amour gâchée mère/fils, au coeur d'un drame poignant, exacerbé par l'intense face-à-face Hélène Vincent - Vincent Lindon. Quant au thème délicat du suicide assisté, il est traité avec d'infinies précautions.

  8. Metro
    par Marilyne Letertre

    Vincent Lindon et Hélène Vincent interprètent un fils et sa mère, confrontés au drame de la mort assistée. Un drame subtil qui a été projeté au chef de l'État.

  9. par Sophie Grassin

Sans doute le film de la semaine eu égard au débat qu’il pose : l’autodélivrance. Alain Evrard (Vincent Lindon), un camionneur qui vient de purger une peine de prison, rentre vivre chez sa mère Yvette (Hélène Vincent). Elle n’a plus que quelques mois à vivre et veut mourir en Suisse dans la dignité. Corsetée dans son malheur, en guerre avec lui depuis toujours, elle lui parle comme à un môme, il lui tient tête. Brizé, à sa manière qui lui est propre (« Mademoiselle Chambon » était le film du père, « Quelques heures de printemps », celui de la mère), dépeint comme toujours une histoire d’amour où les mots sont rares, les gestes, chargés de sens, et où la communication passe par un voisin (formidable Olivier Perrier) ou par un chien. Sans prosélytisme, il suit ses convictions quitte à enfoncer, parfois, le clou : mise en route vers la mort dans une nature merveilleuse, dernier plan attendu. Les acteurs, tous formidables, servent avec éclat cet éloge du libre-arbitre dont on sort calciné.

  • par Eric Libiot
  • Quelques heures de printemps reste sur un chemin dont il est facile de voir la fin et la façon dont chacun va y arriver.(...) Il faut la force des comédiens - Madame Vincent donc, Vincent Lindo, le fils, Olivier Perrier, le voisin - pour toujours prendre plaisir à regarder cette histoire d'en bas de chez soi.

  • Télérama
    par Pierre Murat

    Film qui évite la thèse (le « suicide assisté »), afin de privilégier les rapports, féroces, entre deux êtres qui s'aiment mal.

  • Nouvel Obs
    par Sophie Grassin

    Brizé, à sa manière qui lui est propre (« Mademoiselle Chambon » était le film du père, « Quelques heures de printemps », celui de la mère), dépeint comme toujours une histoire d’amour où les mots sont rares, les gestes, chargés de sens, et où la communication passe par un voisin (formidable Olivier Perrier) ou par un chien. Sans prosélytisme, il suit ses convictions quitte à enfoncer, parfois, le clou : mise en route vers la mort dans une nature merveilleuse, dernier plan attendu. Les acteurs, tous formidables, servent avec éclat cet éloge du libre-arbitre dont on sort calciné.

  • Le Parisien
    par Pierre Vavasseur

    Comme souvent avec les plus risqués des paris, ce film dont on sort profondément ému, mais aussi apaisé, trouve son épanouissement dans une infinie délicatesse. Les situations, les personnages sont d’une telle vérité, d’une telle simplicité—à l’image d’Olivier Perrier dans le rôle du voisin ou d’Emmanuelle Seigner dans celui d’une chance gâchée—que ce granit se transforme peu à peu en une pierre friable où la douceur et l’amour circulent en petits ruisseaux.

  • Critikat.com
    par Estelle Bayon

    Ça commence par une libération. Celle d’Alain, quarante-huit ans, qui sort de prison et s’installe chez Yvette, sa mère, le temps de trouver du boulot. Mais cette cohabitation forcée le replonge dans la claustration émotionnelle qui emmure ces deux âmes. Avec Quelques heures de printemps, Stéphane Brizé continue son exploration de la solitude dans un film âpre et juste.

  • A nous Paris
    par Fabien Menguy

    Stéphane Brizé (“Mademoiselle Chambon”, “Je ne suis pas là pour être aimé”) nous offre une tranche de vie rare, pudique et pourtant universelle. Un petit bout de chemin mis en scène avec la subtilité qu’on lui connaît par le réalisateur, toujours très fort pour explorer l’intimité des êtres.

  • Le Figaro
    par Eric Neuhoff

    Stéphane Brizé ne force pas la note, dénoue des fils venus de très loin, ressuscite un passé avant de s'enfoncer dans la nuit. Tout cela est d'une qualité parfaite.

  • Libération
    par Didier Péron

    Le cinéaste a tendance à confondre les accents de vérité et le folklore des bons sentiments. Chaque plan semble mitonné aux petits oignons du détail qui tue et nappés de silences qui en disent long.

  • Paris Match
    par Alain Spira

    Se situant dans la grande tradition du cinéma vérité quasi ethnologique, ce drame est, avant tout, un bouleversant film d'amour indicible entre un fils et sa mère (Hélène Vincent, saisissante).

  • Le Monde
    par Noémie Luciani

    Stéphane Brizé adopte un langage aussi âpre que celui de ses personnages : des dialogues serrés en champ-contrechamp, des plans-séquences exigeant des acteurs que tout l'enchaînement tienne, chaque mot cousu au suivant, chaque expression à l'expression de l'autre. Le film n'est pas long, chaque scène l'est, autant que l'exige la construction de l'implacable échéance.

  • Les Inrocks
    par J.B. Morain

    L’immense Hélène Vincent sauve à elle seule ce mélo tire-larmes qui sinon sonnerait terriblement creux.

  • Les Cahiers du cinéma
    par Joachim Lepastier

    Les principes de mise en scène (...) virent tellement au système qu'ils autoalimentent un regard finalement dénué de toute empathie, et où la promesse de printemps se borne à quelques miettes de tendresse lâchées dans un océan de misanthropie.