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On marche ici en terrain archibalisé et le moyen métrage de Louis Garrel peut se résumer à une équation toute simple : atavisme Nouvelle Vague + play-boy théâtreux du Quartier latin = ringardise arty. Le film a tout pour irriter : son incroyable posture velléitaire, son noir et blanc eustacho-garrélien et un
dolorisme existentiel épuisant (suivre la voie du « père » ou celle de l’âme soeur ?). Pourtant, on doit quand même reconnaître à Garrel Jr. un vrai sens du cadrage. Pour en être convaincus, il suffit de voir l’omniprésente Léa Seydoux – qui n’a jamais été aussi belle, magnifiée par des gros plans iconiques et des travellings soyeux – devenir sous nos yeux une mini- Bardot hallucinante. Ce n’est pas rien, même si ce n’est finalement pas grand-chose.
Toutes les critiques de Petit Tailleur
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) il règne dans le film une forme de sincérité de l'artifice, un engagement, distancié et concentré, qui dépasse la pose d'emprunt pour finalement stimuler et convaincre.
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Petit tailleur se pare d’un noir et blanc somptueux (Léo Hinstin, formé à la grande école Champetier, à la lumière), inimitable grain Nouvelle Vague qui rend Paris éternel. Les cafés, néons, lumières, trottoirs filmés par Garrel et Hinstin sont de 2010, ils pourraient être de 1960, c’est la même vibration.
Travail/amour, confection/théâtre, Albert/Marie-Julie : comment choisir, ou ne pas choisir et concilier les deux ?
Facile : en dessinant et fabriquant une robe pour Marie-Julie. En couture, on parle de retouche ; en cinéma, de raccord. La robe comme raccord entre les deux vies d’Arthur, belle idée. Petit tailleur deviendra-t-il grand tailleur, ou grand amant (grand ailleurs) ?
Truffant certes son film de références aux pères, Louis Garrel ménage cependant suffisamment de place à ses désirs, à ses fantasmes, à son humour, pour que Petit tailleur transcende le stade de l’exercice de style (qu’il est aussi en partie).
Un film exsudant autant de vivacité et d’élégance laisse espérer que petit Louis deviendra encore plus grand et sera un jour mûr pour reprendre les rênes de l’atelier cinématographique familial. -
Qu'est-ce qui convainc dans ce moyen métrage de Louis Garrel, l'acteur ? C'est un film qui va vite, comme un sprint éperdu vers une ligne d'arrivée que le héros est à deux doigts de rater. Un conte moral où l'on décèle chez l'auteur un potentiel de cinéaste. Ses influences ou références sont affichées, revendiquées.
Tourné en noir et blanc, comme nombre de films de Philippe Garrel dont l'ombre plane, Petit tailleur est habité par un courant d'air ultra Nouvelle Vague assez revigorant. Léa Seydoux n'est pas filmée sous toutes les coutures mais à la manière dont Godard filma Karina ou Bardot. Le nez, la bouche, allongée sur le ventre. "Et mes jambes, tu veux les imaginer ?" demande-t-elle. "Oui, j'veux bien".
Arthur est un bon petit soldat, Garrel écrit des dialogues et des apartés qui nous replongent à l'époque d'A bout de souffle ou de Bande à part. Il s'offre des pirouettes que n'aurait pas désavouées l'auteur d'Une femme est une femme (...). -
Une œuvre lyrique de quarante minutes qui laisse songeur rien qu’en imaginant ce que pourrait proposer Louis Garrel en passant au format long.
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Louis Garrel filme ses amis comédiens avec tendresse - Arthur Igual, Sylvain Creuzevault, des jeunes gens d'aujourd'hui. Et puis il y a Léa Seydoux, lumineuse, changeante, Bardot mutine quand elle rit, héroïne tchekhovienne quand elle se renfrogne. Exactement l'étoile aimée des (misérables) vers de terre masculins. Changements de rythme, voix off volontiers goguenarde, bribes de récits parallèles qui donnent de l'épaisseur à l'entreprise : Louis Garrel s'affirme en vaillant petit tailleur de pellicule, d'ailleurs enfant d'un maître tailleur. Il faut parler de Nouvelle Vague, mais pas d'influence : la transmission, ici, est organique, le monde vu naturellement à l'aune de ce précepte essentiel (emprunté à Musset puis à Xavier Dolan, qui l'a mis en exergue de son film) : « Il n'y a de vrai au monde que de déraisonner d'amour. »
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Le jeune réalisateur refuse la psychologie, privilégie le mouvement, et opte pour le lyrisme des corps et des sentiments. Son moyen-métrage se place sous le haut patronage de son père, de Godard, de Carax, et évoque au passage le thème de la copie (via une robe réalisée par Arthur pour sa bien-aimée). Certaines répliques manquent de simplicité. Mais « Petit Tailleur » promet.