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Errance arty et semi-documentaire sur les pas d’un gardien de musée et d’une Américaine en visite à Vienne, jalonné de commentaires aussi poussifs que ceux d’un audio guide paraphrasant de belles images et les amoindrissant du même coup, ce film tue dans l’oeuf leur fragile pouvoir d’évocation.
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par Emile Breton
Ainsi filme Jem Cohen : calmement, comme attentif toujours à ne pas troubler ses personnages.
Une déambulation érudite, prétexte notamment à une réflexion inspirée sur le sens des œuvres, et l'heureuse porosité de la frontière entre l'art et le quotidien.
Le film égare certes parfois un peu ses enjeux dans la durée et la joliesse des plans. Il n’y a pas moins un attrait certain à son refus d’y désigner chaque fois quel sujet y scruter et à faire triompher, au cœur de cette indétermination, les souveraines vertus d’une contemplation décadrée.
Un exercice de style fin et jamais artificiel, signé par Jem Cohen, porté par une histoire d'amitié juste et sensible, avec deux beaux acteurs, Robert « Bobby » Sommer et Mary Margaret O'Hara.
Les 2 acteurs principaux amènent de la fraicheur, des performances intéressantes, cet exercice qui s’avérait être très académique gagne en modernité grâce à la narration et à certains détails très modernes.
On se laisse captiver par cette humanité, ces vieux chefs d’œuvres sont très attachants.
Une méditation captivante, parfois même amusante sur la vie, l’art, la mortalité sans oublier le X sur le web et son influence sur l’art moderne.
Le contenu est difficile à décrire, le plaisir ressenti aussi.
le reflet d’un des plus beaux musées d’art du monde.
Un drame hybride sur l’histoire de l’art et sur notre manière de contempler l’art, similaire aussi à notre manière d’observer le monde.
Ce film montre comment l’enveloppe extérieure masque ce qu’on ressent à l’intérieur et comment l’art nourrit notre moi interne.
Johann, gardien au Kunsthistorisches Museum de Vienne attendant que les heures passent derrière le cordon de sécurité, rencontre Anne, Canadienne un peu perdue dans la capitale autrichienne venue pour visiter une cousine malade. De leurs errances et tentatives de compréhension du monde par l’art naît une amitié étrange et un film sensible parfois handicapé par une vision d’auteur un peu cloisonnée.
Le problème de ce film est le suivant : autant le gardien autrichien est attachant, et son musée passionnant, autant la visiteuse est agaçante et son drame assommant !
C’est une composition de regards, un film expérimental en un temps débarrassé de l’expérience, un film pauvre comme ces autoportraits de Rembrandt quand il était fauché, où il disparaît presque de la toile : faire avec peu, faire avec ce qu’on peut voir et dire, laisser libre le jeu de l’interprétation et du récit.
La beauté du film est ailleurs, dans son cheminement expérimental, dans sa manière ludique et inattendue de redonner vie à des toiles de maître, de réinventer notre point de vue et notre rapport au monde par leur juxtaposition avec des plans de rues et d’anonymes. Les variations de texture de l’image, qui alterne vidéo HD et Super16, peuvent être ressenties comme autant d’obstacles à l’immersion, elles participent néanmoins de la stimulante réflexion sur le regard, l’art et sa représentation. "Museum Hours" est un film qui nettoie les yeux.
Ni documentaire ni vraiment fiction, cet élégant film minimaliste musarde dans les salles du musée, donne à voir les toiles de Bruegel, brode des fragments de vie imaginaires. Une curiosité, à déguster comme une petite douceur.
Un rythme nonchalant (presque trop : Cohen est plus habitué aux formats courts), dont le but – tout de même atteint – est de faire se révéler la richesse de la ville et de ce(ux) qui l’habite(nt) à travers une dialectique des regards, celui du cinéaste, celui du spectateur, et ceux de leurs deux personnages.
Beaucoup d’éléments dans ce film fonctionnent, d’autres moins.
Cet échange entre deux solitudes se transforme en réflexion sur l'art et la manière dont celui-ci peuple notre quotidien. Intellectuellement passionnant, mais sa pure cérébralité n'évite, hélas, pas l'ennui.