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David Fincher dirige ici un thriller nerveux, prenant et maîtrisé, qui se hisse largement en au du panier
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Le film ne dépasse ses ambitions de divertissement que d'un micro cheveux (...) .Mais on plane déjà à des hauteurs qui donnent le vertige dans le Hollywood actuel.
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Brutal, mené tambour battant, le Millenium de David Fincher s'extrait de son matériau d'origine, le roman policier de Stieg Larsson et sa première adaptation suédoise, très académique, par la grâce d'une mise en scène élégante et nerveuse. Pur joyau noir, The Girl With the Dragon Tattoo est illuminé par les éclats flibustiers de la révélation Rooney Mara.
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Oubliez l’adaptation de Niels Arden Oplev, thriller correct mais sans génie aucun. Celle de David Fincher apparaît d’une toute autre tenue. Qu’il s’agisse de la photographie (fabuleuse), de la musique (Trent Reznor, aujourd’hui indissociable du réalisateur de Panic Room) mais aussi, et surtout, de la mise en scène. Cette dernière, dans la lignée de The Social Network, fait preuve d’une élégance rare (...) jamais sa mise en scène n’a semblé aussi virtuose.
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Sophistiquée, sexy et hypnotique, cette adaptation du best-seller de Stieg Larsson est à même de ravir les fondus du livre comme les fans de Fincher, maître actuel du cinéma américain. (...) Comme tout bon thriller, Millénium est captivant et troublant. Mais il suscite quelque chose en plus, de spécifique à Fincher. A peine vu, il donne aussitôt envie de le revoir. Comme si, malgré la limpidité de son développement, quelque chose de subliminal persistait, caché dans telle ou telle séquence. Signe qu'on est bien accro.
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Le réalisateur de Seven et de Zodiac revient à ses premiers amours. Avec raison. Il signe un véritable chef-d'oeuvre d'horlogerie policière, doublé d'une fascinante plongée dans les arcanes glaciale de la corruption du monde. Terrifiant et inoubliable!
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Le point essentiel de ce film réside probablement dans le constat faisant de Fincher un auteur à part entière, sans qu'il l'ait vraiment voulu ou même essayé. Bien que Millenium semble être dans la lignée d'un Panic Room ou d'un The Game, il pourrait en fin de compte être la clef de la filmographie de Fincher.
L'onctueuse et grisante séquence d'ouverture, Craig version 007 dans un style très Fight Club, met en place une complicité avec les fans ; le lien compliqué unissant Blomkvist à sa fille fait écho à la poésie mélancolique de Benjamin Button ; La nécessité pour Vanger d'obtenir des réponses rappelle le personnage de Robert Graysmith dans Zodiac ; Le côté décontracté et l'héroïsme cyberpunk drôle et malicieux sont un parfait contrepoids au sec et satirique The Social Network ; et tout le récit est imprégné de la dure brutalité d'un Seven. -
Le réalisateur revient avec bonheur au thriller. Une adaptation impeccable et fluide qui ne trahit pas l'intrigue tortueuse du roman de Stieg-Larsson.
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(...) ce Millénium, porté par le charisme tout en nuances de Daniel Craig, serait probablement une réussite incontestable s'il ne présentait pas le défaut majeur d'arriver "après la bataille". En effet, aussi fidèle au texte initial que l'était la version suédoise, il emprunte fatalement les mêmes voies scénaristiques et ne réserve que peu de surprises à ceux qui connaissent déjà le film d'Oplev. Le phénomène de redite s'avère tenace, d'autant que Rooney Mara, qui hérite ici du rôle complexe de Lisbeth Salander, ne parvient jamais à nous faire oublier la prestation hallucinante de Noomi Rapace, interprète initiale et idéale de la jeune punk imaginée par Stieg Larsson.
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David Fincher aux commande, donne ici un polar visuellement impeccable, bien dans la lignée de "Seven". C'est du beau cinéma, un peu froid, brillant, avec une exposition un peu longue. Cruauté, violence, abjection, suspens, tout y est. Tout? Un brin d'âme aurait fait mieux dans le tableau.
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David Fincher signe un thriller passionnant, portée par la rigueur de sa mise en scène. Rooney Mara alias Lisbeth Salander, stupéfie par sa performance extrême.
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Un thriller passionnant porté par la rigueur de sa mise en scène, la fluidité du montage, une intrigue ténébreuse baignée dans la lumière blanche d'une Scandinavie hivernale, des personnages qui bénéficient du charisme de leurs interprètes.
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David Fincher s'impose en virtuose du suspense dans cette adaptation du premier best-seller du Suédois Stieg Larsson (...).
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Si les référence à la culture et l'histoire suédoise sur lesquelles s'appuient les romans de Stieg-Larsson sont gommées, Fincher fait cependant sien le poison de ce récit et livre un thriller puissant et ultra-stylisé.
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Millenium se déplace par à-coups, comme si aucun des personnages secondaires n'avaient été considérés, par le scénariste Steve Zaillian, comme indigne de ces 2h40 de film. Bien que les acteurs donnent tout, notamment Stellan Skarsgard dans le rôle du frère de la disparue Harriet et Joely Richardson interprétant son ancienne compagne, le film reste en retrait alors qu'on voudrait le voir nous entraîner. Seul Mara se laisse déteindre. Sa performance tel un animal meurtris sur la défensive vous attire inexorablement. Lisbeth est une chasseuse d'hommes prédateurs, et sa manipulation de son tuteur violeur (Yorick van Wageningen) est justement graphique. Mais qu'est-ce qu'il l'attire vers Mikael ? La performance froide de Craig n'offre aucun indice. Les monteurs Kirk Baxter et Angus Wall excellent dans les plans entrecroiser entre Lisbeth et Mikael, enquêtant séparément sur l'affaire avec un plaisir orgasmique évident. Mais lorsque les deux concluent dans la cabine de Mikael et que Lisbeth arrachent ses vêtements, l'étincelle attendu - sexuelle et mélancolique - ne se concrétise pas. La partition vrombissante de Trent Resnor et d'Atticus Ross, avec une violente séquence d'ouverture dans laquelle Reznor et Karen O reprennent Immigrant Song de Led Zeppelin, promet un véritable feu que le film ne parvient pas à entretenir. Même si la fin modifiée n'offense pas l'œuvre originale, Millenium version Fincher est glorieusement restitué mais demeure trop impersonnel pour laisser une trace.
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par Frédéric Foubert
Toutes les critiques de Millenium : les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Les critiques de la Presse
Grosse pression ? Respect immodéré du matériau originel ? On comptait sur Fincher (et son scénariste Steve Zaillian, le génie derrière La Liste de Schindler et American Gangster) pour sublimer la commande. Pas la subvertir, non, mais au moins opérer les ajustements nécessaires pour muscler l'histoire originelle - au risque de se brouiller avec le fan-club de Larsson, on est en droit de juger certains rebondissements du livre limite clichetonneux. Il sont ici reproduits à la virgule près.
Rien de neuf, donc ? Pas si simple. Déjà parce qu’un film de Fincher, même mineur, c’est de la haute couture filmique, supérieure à 99% de la production contemporaine (lumière aveuglante du chef op’ Jeff Cronenweth, score hypnotique de Trent Reznor, morceaux de bravoure à tous les étages…). Et aussi parce que Lisbeth Salander. Sans nul doute LA raison pour laquelle Fincher s’est collé à ce nouveau thriller, alors qu’il avait déjà tout dit sur le genre avec Seven et Zodiac. Incarnée par la bluffante Rooney Mara, la hackeuse gothique au regard froid comme le métal s’impose ici comme la jumelle du Mark Zuckerberg de The Social Network. Détraquée, désaxée, les yeux rivés sur son PC, et seule à en crever. Le générique (une déflagration tétanisante rythmée par la reprise du Immigrant Song de Led Zep’) raconte ça encore mieux que le film, explicitant en tout cas merveilleusement la démarche de Fincher : comment on fabrique un personnage, comment on façonne une icône (réponse : en la trempant dans un bain d’encre, de sueur et de sang). Et quand il s’agit de façonner des icônes, le réal’ de Fight Club s’y entend mieux que personne. Un film problématique, donc, assommant et fascinant, forcément impossible à balayer d’un revers de la main.
Décevant, une version américaine qui manque d'audace formelle !
(...) Fincher prend non seulement le parti de Lisbeth (dans un récit qui peut aussi se lire comme une métaphore de la guerre des sexes), mais se rattrape in extremis dans un récit qui aura manqué des courts circuits narratifs qu'il affectionne tant.
Ce remake américain n'apporte rien à l'original et simplifie l'intrigue.
(...) Trop fidèle au roman-fleuve de Stieg Larsson, son remake perd en intensité à force de longueurs. Reste la performance de Rooney Salander (...) Face à la richesse de son jeu Daniel "007" Craig fait pâle figure.
La maîtrise de Fincher n’est pas à vanter (cadrage, choix des décors, montage, musique, tout transpire la haine phobique du faux pas ou du mauvais goût), mais quelque chose manque quand même à terme pour rendre le film durable ou perturbant.
La réussite du film tient au fait que les affinités entre l'univers de Millénium et celui de Fincher ont permis au cinéaste de rester fidèle aussi bien au livre qu'à lui-même.
Fincher accomplit son programme, ce n’est pas désagréable, parfois éclatant, mais un peu décevant…