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Quand George et Ben se marient après quarante années de vie commune, le premier est remercié par l’église dont il dirige la chorale. Contraint de vendre leur appartement de Manhattan, le couple est hébergé par divers amis, mais séparément, en attendant de retrouver un toit. En se présentant d’abord comme un drame immobilier (le spleen du bobo repoussé aux portes de la ville), Love is strange prend brièvement le risque de l’insignifiance. George et Ben postulant pour un logement social, George et Ben désoeuvrés sur les canapés de leurs hôtes… Mais en additionnant ces presque rien, en captant avec finesse l’hospitalité vite agacée des proches et l’embarras de ne pas être chez soi, le film d’Ira Sachs construit peu à peu un édifice émotionnel qui en dit bien plus long qu’un discours militant. Il parle des préjugés qui pèsent encore sur les couples de même sexe et, plus universellement, du sens d’une vie commune et de la manière dont l’amour s’inscrit dans le temps et l’espace partagés. Déroulant un fil ténu, cette réflexion humaniste prend toute sa force dans un dernier quart d’heure décisif, limpide et tout à fait bouleversant.
Toutes les critiques de Love Is Strange
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C’est un mélo pudique baigné de comédie. Un film triste, souvent drôle, drôle comme les films de Woody Allen et donc aussi triste qu’eux. (...) Une mise en scène élégante, humaniste et classieuse.
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Un film subtil et tendre.
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Le film baigne dans une limpidité bouleversante. Il croise avec une grande élégance l’imagerie sociale, urbaine, et la météorologie des solitudes expressives telles qu’elles passent dans les regards des uns et des autres.
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Alfred Molina et John Lithgow sont excellents. Des figures de gays, rares à l'écran, avec un humour à toute épreuve. Une réflexion fine, et finalement tendre, sur la famille dans ses acceptations les plus contemporaines et sur l'amour au sens large.
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"Love is strange" est une ballade en mode mineur, faite de variations ténues, de notations qui ne prennent parfois tout leur sens que quelques séquences plus tard. Et puis il y a ce couple de rêve que forment Lithgow et Molina.
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"Love is strange", et le film l’est tout autant : l’émotion advient sans fracas et pourtant étreint soudainement, sans que l’on puisse s’y préparer. Rares sont les films qui savent (...) nous cueillir à la faveur d’une scène qui vient à la fois ponctuer et transcender ce qui lui précède. "Love Is Strange" est de ceux-là.
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Ira Sachs livre un film radicalement politique qui interroge sur la fragilité vertigineuse du système social américain, comme sur le conservatisme religieux toujours agissant et les discriminations qu'il induit, même au coeur de New York.
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Pas de quoi se relever la nuit, même si "Love is Strange", grâce à deux acteurs poignants, sonne souvent juste.
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Pas d’apologie du mariage gay ou d’affirmation identitaire, mais une chronique douce-amère interprétée par un tandem attachant.
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Love is strange est une oeuvre douce-amère, moins sur l’étrangeté de l’amour, que sur ses vertus étranges face aux aléas divers que la vie réserve.
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Ira Sachs dépeint sans militantisme, sur un ton sensible et dans une ambiance automnale, les vicissitudes d'un amour qui vient se heurter à la raideur des conventions religieuses et du climat économique. Pudique.
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Ira Sachs ne tombe aucunement dans le pathos ou le mélodrame. Ses personnages sont écrits avec une justesse de tous les instants. La mise en scène est d'une constante douceur, le ton est jovial et enlevé. Rarement l’amour aura été traité avec autant de tact, de discrétion et de pudeur.