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C'est la conjonction d'un événement douloureux (la vente de la ferme familiale) et d'un hasard heureux (son premier amour qui débarque dans l'établissement où elle enseigne) qui va replonger Louise dans son enfance. Ces années 80 où le bonheur insouciant à la ferme de ses parents a vite été rattrapé par la crise du lait qui les a fragilisés. A travers des aller- retour passé - présent, Hubert Viel parle avec la même délicatesse éclairée de cette part d'enfance qui reste en nous, pour le pire et le meilleur, de la question de la transmission comme des racines du malaise de la crise agricole. Son Louloute tient autant du conte que de la chronique naturaliste, convoque aussi bien Miyazaki que Pialat, en jouant sur le côté quasi mythologique que gardent les années 80 pour ceux qui les ont vécus, enfants. Un film de sensations qui questionne les souvenirs qu'on se construit pour fuir une réalité devenue insupportablement banale.