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D’emblée, Guillermo Arriaga impose sa patte de conteur d’histoires en puzzle, mêlant le passé avec le présent
pour mieux assumer l’avenir et multipliant à l’envi les personnages (ici, les membres de plusieurs familles liées par des destins contradictoires, donc communs). Serait-ce parce qu’il joue constamment avec le même feu ? Arriaga réalisateur
ne parvient pas ici à rallumer l’étincelle qui avait éclairé ses scénarios précédents. Bien que restant de bonne facture, l’ensemble manque quand même d’oxygène pour aviver jusqu’au bout notre flamme.
Toutes les critiques de Loin de la terre brûlée
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Maîtrise de la mécanique des destins croisés, soin apporté à la description de la déchéance de ces êtres brulés par l'âpreté et l'injustice de l'existence, le poids de la culpabilité et ce passé peu enviable qui remonte inexorablement à la surface. L'empathie est là, présente, envoutante. C'est violent, terrible. On aime passionnément.
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par Guillemette Odicino
Primé à Cannes pour le scénario de Trois Enterrements, de Tommy Lee Jones, l'écrivain mexicain Guillermo Arriaga est surtout connu comme scénariste des drames-puzzles d'Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, 21 Grammes, Babel). Arriaga reprend ce type de narration éclatée dans sa première réalisation au titre beau comme celui d'un roman. Récit choral entre passé et présent, Loin de la terre brûlée s'axe sur des figures féminines.
L'objectif du narrateur est évidemment d'intriguer le spectateur en le laissant assembler peu à peu les pièces de son puzzle : un enjeu vite éventé car Arriaga mène son histoire si lourdement, en ignorant l'existence des ellipses, que l'on comprend assez vite les liens entre Sylvia et cette femme jadis brûlée vive, puis avec cette gamine dont le grand brun inquiétant traque la mère. La morale, quant à elle, charrie sa dose de moralisme réactionnaire en déclinant tous les malheurs occasionnés par la passion funeste d'une femme (Kim Basinger) pour un autre homme que son mari.