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Pas une année sans qu’on n’exhume un trésor inédit, oublié ou un incunable. Cette fois, il s’agit d’un film tourné en 1969, mais jamais sorti. Retrouvé par la fille du cinéaste, ce joyau miraculé est un objet rare et fruste – numérisé d’après la copie de travail de l’époque car le négatif a disparu –, en noir et blanc souvent granuleux, charbonneux ; parfois en couleur. Il intègre aussi des images tournées dix ans plus tôt en Tunisie pour un court métrage perdu intitulé Le Silence. Pour ajouter à sa malédiction, il fut tourné avec l’aide de Chris Marker, qui le désavoua. Il eut tort.
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La trajectoire du film vaut autant que le récit (...) mêlant enjeux sociohistoriques et une originalité plastique indéniable.
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Lettre à la prison n'est pas un film militant, mais c'est un film politique, visionnaire, dont le sens s'est intensifié avec les années. La liberté de son écriture, la poésie de son montage le distinguent radicalement des films engagés des années 1970 dont la plupart ne peuvent plus s'apprécier autrement que replacés dans le contexte de leur époque.
A l'heure où "l'identité nationale" envahit le débat public, ce film réalisé par un immigré tunisien de culture juive sur un immigré tunisien de culture musulmane pose des questions essentielles, avec l'intelligence et le regard d'un grand artiste.