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Ce film présenté au Festival de Cannes en 2019 a tout du survivant. Mais à l’image de Zoran, soldat bosniaque disparu au combat en 1983 et possiblement réincarné aujourd’hui en Joachim, un jeune Parisien, rien ne meurt vraiment. Tout se transforme. Ailleurs. Si le film n’a pas bougé, cela ne l’empêche pas de prendre ce possible transfert d’identité au pied de la lettre. D’où le ton volontairement comique qui infuse ici et là. Pour le reste, la cinéaste Aude Léa-Rapin, dont c’est le premier long métrage de fiction, cherche quel ton donner à son histoire et, lorsqu’elle ne sait plus, elle a recours à la forme documentaire façon carnet de voyages avec les personnages qui s’adressent à la caméra. Il lui reste toujours sur les bras cette idée de fantôme dont tout le monde cherche la trace mais qui se dérobe. Dieu, que le chemin qui mène à lui, est pénible !