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Le traumatisme des années Pinochet n’en finit pas de hanter le cinéma chilien comme dans ce portrait d’un vieux gardien de cimetière confronté au corps inconnu d’une civile abattue par des miliciens. Il va essayer de lui rendre son identité et, par-delà, sa dignité. Les gens ne sont pas nommés (le gardien a oublié jusqu’à son nom), voire n’ont pas de visages (le héros dialogue régulièrement avec un fossoyeur dont on n’entend que la voix), dans ce qui s’apparente à une allégorie sur un peuple sacrifié et, au-delà, à une tentative de catharsis nationale. Le résultat est d’un ennui total dès lors qu’on a compris que le film n’ira pas plus loin que ses intentions affichées d’emblée.