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Que serait devenue cette fresque saturée de personnages qui ne cessent de s’entrecroiser durant l’occupation du Portugal par les troupes napoléoniennes entre les mains de Raúl Ruiz, décédé peu avant le tournage ? La très grande élégance de certaines séquences fait passer un frisson de Mystères de Lisbonne que la réalisatrice entretient du mieux qu’elle peut. Mais sa bonne volonté ne lui suffit pas à maîtriser un scénario aux péripéties inégales, des comédiens qui font parfois ce qu’ils veulent et un rythme par moments languissant
Toutes les critiques de Les Lignes de Wellington
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec « les Lignes de Wellington », Valeria Sarmiento plonge un spectateur « embedded » au sein de la déroute infligée par l’armée portugaise aux troupes napoléoniennes en 1810 et dans les délices de la réminiscence ruizienne (...). A la manière des « Mystères de Lisbonne » (...) la cinéaste privilégie l’après aux scènes de bataille, l’intimité à l’héroïsme et parvient à concilier l’ampleur de la fresque et la singularité d’intrigues fragmentées. De Deneuve à Piccoli, pas mal d’acteurs viennent saluer le maître chilien dans ce film classique qui trouve sa voix propre (plus émouvante peut-être) tout en lui rendant dignement hommage.
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Le film de Sarmiento, sachant rester fidèle sans renoncer à sa singularité, n'est ni un concentré de ruizisme, ni l'exploitation d'une recette feuilletonnante qui aurait fait le succès des Mystères.
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‘Les lignes de Wellington’ filme la guerre comme une catastrophe au ralenti, un long rêvé éveillé. C’est beau comme un navire en train de s’échouer.
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On est embarqué dans un long, très long voyage historique. Sa durée même envoûte. Et c'est filmé avec beaucoup d'élégance.
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On nous trouvera tatillon et injuste, sûrement trop dans la comparaison avec l'étalon des Mystères de Lisbonne mais c'est peut-être ce que commande un film aussi ambitieux que Les Lignes de Wellington, qui frise le chef-d'oeuvre en nous montrant le zest qui manque pour atteindre l'excellence.
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Avec des moyens de série B, Valeria Sarmiento parvient à construire une épopée sèche et glacée. Ce sentiment paradoxal naît de l'image numérique, de sa précision froide et distante. Une nouvelle manière de concevoir, encore, le cinéma comme une vraie matière romanesque a peut-être vu le jour. Le XIXe siècle vient peut-être de rencontrer le XXIe siècle.
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Comme Ruiz, Valeria Sarmiento a une distance amusée qui respire l'intelligence, et un vrai sens de l'ampleur romanesque.
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Animés d'une merveilleuse verve feuilletonesque héritée du grand Raul Ruiz, ce sont les detins individuels, ceux des petites gens comme ceux des grands généraux qui émergent au premier plan, servis par une troupe d'acteurs cosmopolite.
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Il n'est pas une image des "Lignes de Wellington" qui ne présente une plénitude surprenante.
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Cet ultime projet de Raoul Ruiz, mené à bien par sa collaboratrice et compagne, est une fresque puissante, belle, crue, surréelle souvent, obscure parfois.
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Son film, à la fois ample et décousu (...) dépourvu presque d'arguments malgré l'évocation des faits militaires, semble manifester une forme de vertige intérieur (...) qui lui donne toute sa personnalité.
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Dès les premiers plans, la somptuosité de l'image composée comme une fresque emporte le regard.
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La prestigieuse distribution rend un bel hommage au cinéaste franco-chilien. Si tout Ruiz est dans ce film, il y manque toutefois sa folie onirique et son âme.
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Les Lignes de Wellington n'invente peut-être rien, mais en mêlant de la sorte, assez astucieusement, les différentes options qui se présentaient à elle (pour aller vite, pour récapituler : sérieux de la chronique, grandeur de l'épopée, plaisir du feuilleton et piques d'humour grotesque), la cinéaste aura réussi une parfaite synthèse des potentialités du genre. Et livré un beau film, plein et équilibré.
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par Vincent Garreau
On regrette un peu que Sarmiento n'ai pas fouillé davantage cette belle idée et que le film dans son ensemble redevienne un peu "wellingtonien" dans son classicisme.
Une fresque intimiste, au classicisme limpide et mélancolique, qui réunit une dizaine de destins croisés.
Un projet de Raoul Ruiz dans la lignée feuilletonesque de Mystères de Lisbonne, porté à l’écran avec une belle aisance romanesque par celle qui partageait sa vie.
La prestigieuse distribution rend un bel hommage au cinéaste franco-chilien. Si tout Ruiz est dans ce film, il y manque toutefois sa folie onirique et son âme.
(...) cette fresque en impose avec sa facture classique. (...) Une belle entreprise qui semble dépassée par son ambition lorsqu'elle s'encombre de péripéties superflues.
Cette fresque épique suit une foultitude de personnages dans l'exode et le tumulte, aurait dû être tournée par le Chilien Raul Ruiz dans la foulée de la réussite parfaite de ses "Mystères de Lisbonne". Après la mort soudaine du cinéaste, ce film de 2h30 a finalement été réalisé par sa compagne Valéria Sarmento, sous l'ombre tutélaire de Ruiz, donc, mais sans son génie romanesque et visuel.
Hélas, en dépit d'une mise en scène élégante, Les lignes de Wellington souffre de longueurs, de trop de sous-intrigues faiblardes et de scènes ne semblant exister que pour les comédiens qu'elles réunissent. Tout ce que Ruiz avait su faire disparaître comme par enchantement dans Mystères de Lisbonne.
En reprenant le flambeau de celui dont elle fut et la monteuse et la compagne, Valeria Sarmiento a pris soin de ne pas confondre fidélité et servilité : ses Lignes de Wellington ne cherchent pas à imiter ce que Ruiz aurait pu en faire ni à en faire chanter la nostalgie. La cinéaste prend plutôt le parti d’une certaine rigueur factuelle quant à la grande histoire ici visitée. Sans être édifiant, le film donne matière à mieux connaître, donc mieux comprendre, ce qui s’est joué dans ces derniers feux des guerres napoléoniennes.
Cette ample fresque historique revient de manière captivante sur la tentative napoléonienne d’invasion du portugal qui marqua la défaite de Massena face à Wellington.