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Entre désir de survivre et culpabilité vis-à-vis des autres déportés, envie de saboter leur mission et peur de mourir, ce film se révèle riche en questionnements. Derrière la mise en scène un peu carrée (mais très efficace), de Stefan Ruzowitzky, ce film tiré d'une histoire vraie propose une réflexion jamais manichéenne autour du thème "collaborer ou résister".
Toutes les critiques de Les Faussaires
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Pour relater cet épisode inédit et fascinant, l'Allemand Stefan Ruzowitzky met en scène le déchirant cas de conscience qui s'impose à ces prisonniers, sauvés d'une mort certaine par leur compétence mais qui aident les Allemands à gagner la guerre : se réjouir de sauver sa peau ou tenter de saboter l'opération ? Même si la récurrence de ce dilemme finit par lasser, ce sont deux excellents acteurs qui incarnent le faussaire en chef (Karl Markovics) et son second exalté (August Diehl), lesquels ont réellement existé : leur interprétation renforce la puissance dramatique du sujet et estompe les faiblesses de la réalisation.
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Episode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale, l'opération Bernhard valait vraiment la peine qu'un film lui soit consacré. S'il est toujours délicat de traiter des camps de concentration, le cinéaste allemande Stefan Ruzowitzky parvient, lui au moins, à nous en donner une vision plus réaliste que les habituelles productions américaines où l'abomination est aseptisée. Si la mise en scène est parfois alourdie par une musique incongrue, les acteurs apportent une inestimable touche d'authenticité au récit.
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Réalisé par le cinéaste Stefan Ruzowitzy, Les faussaires, édifiant témoignage, malgré un facture classique, vient d'être nommé à l'Oscar du meilleur film étranger.
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A travers le personnage principal opportuniste, individualiste et peu sympathique, le réalisateur pose la question de la survie, et à quel prix. Faut-il résister et mourir ou bien collaborer ? Mis à l’écart des autres prisonniers du camp, bénéficiant d’un relatif régime de faveur, les faussaires culpabilisent, sans cesse tiraillés entre les deux options. A la fois complices ou résistants, héros et victimes, les faux-monnayeurs composent une nature humaine sans manichéisme, avec humanité. Conscience et morale habitent cette page d’histoire.
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Composé en grande partie de détenus juifs dont les métiers pouvaient être utiles à la réalisation de ce projet, l'histoire de cet atelier fut révélée au grand public par un des ses survivants, Adolf Burger, dans un livre intitulé L'atelier du diable. C'est de cet ouvrage dont Les Faussaires s'inspire, en faisant d'un des plus célèbres faussaires de l'époque, le juif russe Salomon Smolianoff, ici rebaptisé Salomon Sorowitsch, son personnage principal. Prince de la contrefaçon, son savoir est aussi précieux au projet nazi qu'à sa propre survie. C'est à ce pacte ambigu et à ses implications morales qu'est dévolu le film, qui, non dénué de platitude, ne se révèle pas à la hauteur des implications abyssales de son propos (le thème du juif faussaire qui doit sa survie aux nazis n'est en effet pas anodin).