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En revenant sur le rôle inique joué par la direction de la SNCF dans les déportations, ce film passionnant prouve que quelques minutes de témoignage d'une vieille dame rescapée revivant son cauchemar face à la caméra bouleversent plus profondément qu'une fiction aux effets appuyés.
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Ce document accablant décrit donc le fonctionnement d'un rouage de l'Etat français durant cette période, l'abandon général dont fut victime la population juive, et la très longue réticence à rouvrir ce chapitre honteux de l'histoire.
Le film aurait pourtant beaucoup gagné à penser sa forme et à tenir son sujet. Les Convois de la honte mélange en effet une grande quantité de témoignages, plus ou moins déterminants, à des scènes reconstituées qui seraient choquantes si elles n'étaient pas grotesques. Il sort par ailleurs à tout bout de champ de son sujet pour en revenir à des généralités bien connues sur cette période, donnant l'impression d'un vain remplissage plutôt que d'une mise en contexte nécessaire.
Il se drape enfin, à travers une voix off perpétuellement surplombante, dans une posture accusatoire un peu forcée dans la mesure où, moralement fondée, elle n'en semble pas moins découvrir aujourd'hui la réalité de la collaboration d'Etat.