-
Il suffit de voir le sidérant Secret Honor de Robert Altman pour réaliser qu’une oeuvre de cinéma peut émerger d’un monologue filmé à huis clos. On aimerait pouvoir en dire autant de cet essai expérimental, mais force est de reconnaître que la déconnexion entre le texte et les images quasi abstraites finit par provoquer un désintérêt total pour le sujet, pourtant passionnant. Merlhiot a beau multiplier les axes « signifiants » (en insistant sur l’entrejambe), enjoliver ses images à coups de filtres bleutés et filmer le ciel en dernier recours, jamais il ne transcende son argument de départ et nous convainc que son film est autre chose qu’une laborieuse lecture filmée.
Toutes les critiques de Le Proces D'Oscar Wilde
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Le dispositif minimaliste mis en scène par l'auteur permet au texte de se déployer dans toute sa puissance, si bien que la distance qui séparait le spectateur de l'histoire au début se réduit, laissant les mots d'Oscar Wilde, la tragédie historique qu'ils révèlent, et la puissance politique, toujours actuelle, de leur propos, occuper tout l'espace.
-
Etrange objet cinématographique, où passé et présent ne font plus qu'un, où le minimalisme de la mise en scène fait ressortir la force du propos. Par son rythme même, le film laisse le temps d'apprécier les gestes, les expressions et les silences du protagoniste. On se laisse, peu à peu, séduire...
-
Doté d’une superbe photographie contrastée, de plans très étudiés et d’une bande sonore étrangement planante, cet objet filmique non identifié bénéficie donc d’une ambiance étonnante, sans cesse à la lisière du film fantastique. Malheureusement, malgré la durée très courte du métrage, le cinéaste éprouve à chaque seconde le degré de tolérance du spectateur en matière de lenteur. Effectivement, les notes du procès sont dites sur un ton monocorde afin sans doute d’annuler toute forme d’émotion. Dès lors, que l’on adhère ou non à ce prototype de film expérimental, c’est l’ennui qui s’invite progressivement et qui annihile toute forme de participation au processus de construction intellectuelle à laquelle nous invite pourtant l’auteur. Incapable de sortir de son carcan formaliste, Christian Merlhiot semble donc ne s’adresser à personne d’autre qu’à lui-même. Déconcertant.