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Les lourdes grilles de la Femis (la prestigieuse école française formant aux métiers du cinéma) s’ouvrent, laissant se déverser un flot impressionnant d’étudiants venus participer à l’examen écrit, première étape d’un concours hyper sélectif –le quota d’admis est ridicule eu égard au nombre de postulants. À la façon d’un Frederick Wiseman, Claire Simon plante sa caméra dans une grande institution, se rend invisible et enregistre tout ce qui s’y passe : le remplissage fastidieux des dossiers d’inscription, la lumière de l’amphi qui s’éteint sur un retardataire, les pauses clope qui se transforment en procès du concours, le stress des candidats lors des oraux, les commentaires off acides des jurés… Édifiante radioscopie, Le Concours interroge au fond sur la nature subjective des choix que sont amenés à faire les jurés, obligés de composer avec le talent et l’ambition des élèves et leur capacité à se fondre dans le moule de cette école pas comme les autres. Un artiste, un créatif doit-il être normalisé ? « Vous avez trois heures à partir de maintenant », pour paraphraser l’un des intervenants.