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Des mains, des jambes, des voix, des cris. Où sommes-nous ? Dans la première séquence, filmée à hauteur d’enfant dans le bureau d’une juge, une mère indigne abandonne sa progéniture. Emmanuelle Bercot situe là les enjeux de son film qui va suivre de A (pour Adolescent) à Z (pour Zéro pointé) le parcours d’un exclus du système – familial, social, scolaire. À la façon de Loach ou des Dardenne, la réalisatrice enferme son personnage dans une sorte de fatalité terrible dont les personnages féminins sont les clés qui ouvrent ou ferment les issues. Malony doit choisir entre une mère toxique et une juge pragmatique, entre la mère-fantasme et l’amoureuse sincère. Une erreur d’appréciation et les compteurs de bonne conduite sont remis à zéro. Et puis il y a l’éducateur, figure paternelle évidente contre laquelle Malony lutte sans raison, juste parce qu’elle représente une insupportable absence. À l’instar du héros, La Tête haute se cogne contre les murs, sample ses propres scènes de punition-rédemption jusqu’à l’écoeurement. On se demande si la lumière viendra. La lueur en tout cas est apportée par Rod Paradot : avec sa mine renfrognée et sa violence rentrée, il débarque par effraction dans le cinéma français. L’un des plus beaux braquages de l’année.
Toutes les critiques de La tête haute
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Les tendresses de cette magnifique eau-forte tiennent à ces instants suspendus qui laissent K-O debout (...) Et à la furie blessée du stupéfiant Rod Paradot, diamant brut entre les doigts d'une orfèvre. Un acteur est né. Une grande dame de cinéma aussi.
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La justesse et la force du scénario n'ont d'égales que celles de l'interprétation. Benoît Magimel retrouve son jeu, Catherine Deneuve incarne la juge avec le brio qu'on lui connaît et Rod Paradot s'impose comme un espoir du cinéma français.
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Rod Paradot se révèle éblouissant en adolescent avec de la dynamite dans le sang.
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Le film qui ouvre le Festival offre une observation si fine de l’univers dans lequel se fait la justice et l’éducation aujourd’hui en France, qu’on l’imagine susciter des vocations.
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Mais tout d’un plaidoyer exemplaire, sobre et vibrant, en faveur d’une justice souvent décriée et montrée ici dans toute son… humanité. Un film à voir par ceux qui dénoncent parfois trop vite "le laxisme" des tribunaux.
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Un film coup-de-poing, exigeant, âpre, ancré dans la réalité sociale. (...) La première scène est brillante, simple et bouleversante. La dernière est bouleversante, simple et brillante.
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Aussi tendu, exacerbé et poignant que "Mommy" de Xavier Dolan, aussi réaliste et percutant que "Polisse" de Maïwenn, "La tête haute" est à la fois un coup de poing et un coup de cœur.
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Cette œuvre tendue n’est pas toujours sympathique en raison de son personnage principal irrécupérable, mais elle a le mérite de montrer la vraie vie au public du Festival de Cannes, où ce beau film à fleur de peau fera l’ouverture.
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Emmanuelle Bercot préfère gommer la nuance sombre, au diapason d'un cinéma français qui a très peur de plomber le moral du public. Au moins parvient-elle à préserver ainsi une qualité indéniable du film : son énergie, son élan.
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Réalisée par Emmanuelle Bercot, avec en tete d’affiche, Catherine Deneuve, Benoît Magimel et l’excellent Rod Paradot, qui se veut être la révélation de l’année.
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Un beau film un peu trop long, à l’image d’un dernier plan dont la banalité et le vide rendent la durée incompréhensible.
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Son film est à la fois émouvant et sec, violent et amoureux, social et charnel. Il faut dire que, rayon comédiens, il y a de la pâte à choux dans la perceuse.
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Un petit resserrage ne ferait pas de mal à ce film sensible, sous tension constante, violent et passionnant.
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Sa mise en scène fait la part belle aux plans "de bureau" et se concentre sur les confrontations entre l’adolescent et les différents représentants des institutions. Un parti pris qui met en valeur le jeu pénétrant des comédiens Catherine Deneuve, Benoît Magimel et du jeune Rod Paradot.
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Brillamment écrit et réalisé, "La tête haute" trouve le juste équilibre entre réflexion et émotion pour aborder ce passionnant sujet de société.
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Avec des accents du documentaire pour la véracité du ton et la force de la fiction pour la puissance du jeu de ses personnages, on a, nous aussi, le cœur qui bat pour ce film grave, dur, et plein d’espoir.
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Au fil d’embardées successives, Malony s’améliore et rechute –cela pourrait être lassant, ou le rendre irrémédiablement odieux: ni l’un ni l’autre, tant il est filmé avec ce mélange d’attention précise et de sensibilité qui fait la réussite du film.
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La maîtrise d’un genre – le mélodrame – et l’intensité que lui insufflent réalisatrice et acteurs, donnent à "La Tête haute" toutes les chances d’impressionner, d’émouvoir.
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"La Tête haute" a de la tenue, de la chair, enchaînant sans sourciller des scènes sous haute tension, qui ne laissent jamais le film s’attiédir.
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Le film est fatigant parce qu’il est à l’image de tout ce qui ne va pas dans l’époque, ses raccourcis vulgaires, sa croyance dans les clichés, son brouillage physique et cérébral de tout ce qui permet à un moment donné de se poser et de réfléchir.
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Malgré l’excellence de son casting et quelques scènes saisissantes, "La Tête haute" laisse un sentiment dominant de Pialat lyophilisé, de diet Kechiche, de Dardenne de contrefaçon.
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Lent, lancinant, appuyé dans sa forme comme dans son propos, "La tête haute"tlc
est, à l’image de son titre, à la fois digne et lourd.