-
Imaginez une comédie débridée d’Almodóvar jouée par des acteurs qui font la gueule : c’est à peu près l’impression que donne le nouveau film d’Alex Van Warmerdam (Borgman, 2013), un thriller aux airs de western (l’attente, les silences), qui fait preuve de cette ironie grinçante propre au cinéaste batave. Comme toujours chez lui, la mise en scène est géométrique, le rire métaphysique et l’émotion viscérale. Il n’est en définitive pas simple de définir La Peau de Bax, où l’on croise aussi une grande dépressive et une prostituée dans un sous-bois protecteur, autant d’éléments qui viennent parasiter l’intrigue principale et la tirent vers le mélo familial, la tragédie humaine et le conte fantastique. Ne vous méprenez pas, c’est très plaisant. En tout cas, beaucoup plus que le conceptuel Borgman.
Toutes les critiques de La peau de Bax
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Ce film de genre qui est aussi un film d’auteur tant on y reconnaît l’empreinte d’Alex van Warmerdam fait venir à l’esprit du spectateur un mot souvent galvaudé qui retrouve tout son sens pour le décrire : jubilatoire !
-
Peuplé d'imprévisibles losers, imprégné d'absurde et d'humour noir façon frères Coen, ce polar hollandais aux allures de western est jouissif.
-
Le film d'Alex van Warmerdam a une grande qualité : il ne va jamais là où on l'attend. Le récit se joue des apparences, multiplie les coups de théâtre et les ruptures de ton.
-
Ici, la mécanique grinçante est parfaitement huilée (pardon pour l’oxymore), et, paisiblement, le film navigue toujours plus avant dans l’absurde sanglant, arrachant les rires avec des tenailles.
-
Aussi divertissant qu’exigeant, quelque part entre le film d’auteur et le film de genre malmené, La Peau de Baxn’a peut-être pas la puissance de Borgman mais il maintient la tension tout du long, joue des incidents pour amener le rire et se révèle techniquement irréprochable.
-
(...) les péripéties sont passionnantes, servies par une mise en scène très graphique, minutieuse. C'est Kafka chez les pistoleros : jouissif.
-
Drôlerie et violence alternent en permanence, se rejoignent parfois. Le cinéaste en profite aussi pour recycler ses motifs récurrents, sur un mode plus léger : famille dysfonctionnelle ou satire des mœurs bourgeoises sont de nouveau au menu, comme autant d’obsessions tapies sous le divertissement.
-
Il y a clairement là une respiration rare, parfois jouissive dans les moments où tout part à vau-l’eau, mais le scénario en serait presque trop ouvragé, trop écrit, pour que l’enthousiasme soit tout à fait franc face à ces curieux personnages, ces hommes qui tirent à tout-va, ces punchlines où il est question de came et de quiproquos.
-
(...) un chassé-croisé meurtrier, reposant sur une mise en scène alerte et un décor marécageux. Mais cela ressemble trop à un succédané minimaliste de Borgman, film précédent du cinéaste, bien plus audacieux.