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Les bonnes intentions et l’urgence de tourner (sans argent, avec des comédiens pour l’essentiel amateurs) ne sont pas toujours garants de réussite. Depuis ses débuts, Cheyenne Caron fait des films de cette manière, en mode commando, animée par le souci de traiter des sujets sensibles qu’il serait difficile de financer par le circuit normal. Après L’Apôtre, qui racontait la conversion au christianisme d’un musulman, elle dénonce dans La Chute des hommes l’embrigadement et la radicalisation des jeunes français embarqués dans le Djihad. Construit en trois parties très inégales (la première, montrant une jeune femme heureuse avant son kidnapping au Moyen-Orient, est la meilleure sans être affolante) et selon différents points de vue, ce film-fleuve de 2h20 souffre malheureusement d’un excès d’amateurisme dans l’écriture, l’interprétation et la direction artistique –on jurerait qu’il a été tourné en forêt de Fontainebleau, ce qui lui ôte toute vraisemblance. Christophe Narbonne