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Sur le papier, cet Autre Dumas, tiré de la pièce de théâtre à succès Signé Dumas, avait tous les atouts. Le film ne transforme aucune de ces bonnes intentions en réussite. Non seulement le scénario a l’art de virer mollement vers le vaudeville, mais la réalisation, d’une platitude exemplaire (toutes les scènes sont filmées à égale distance, sans jamais aucun relief), gâche un bon sujet, un judicieux point de vue, de vrais personnages, et même de bons acteurs. Bref, on reprend ses classiques et on relit Dumas. Ou Maquet, qui sait ?
Toutes les critiques de L'Autre Dumas
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une belle page d'histoire littéraire.
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C’est un beau duel que se livrent ces deux hommes de lettres, insolite et touchant duo interprété par Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, tous deux admirables dans ce récit mélancolique. L’un dans la lumière et l’autre dans sa part d’ombre, mais en bonne compagnie : en effet, deux femmes magnifiquement campées par Dominique Blanc et Catherine Mouchet, accompagnent de leurs sarcasmes et de leurs belles lucidités, nos deux virtuoses de la page blanche. Gilles Taurand, habile écrivain de cinéma, a fignolé de savoureux mais néanmoins cruels dialogues pour cette histoire sur l’art d’écrire. La direction d’acteurs de Safy Nebbou ne démérite pas.
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L'intrigue, laborieusement filmée, repose sur ces deux monstres sacrés qui se perdent dans un jeu de miroirs bien au-delà du film.
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La mise en scène, assez transparente, voire scolaire, m'a rappelé ces moments atroces du collège où l'on devait se taper Germinal ou Gertrude sur la guillotine, afin de nous donner le goût du cinéma ! Dire qu'on a survécu... Je me demande encore comment !
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Si cette variation sur les affres de la création, la cohabitation entre génie et rigueur méthodique peine à s'affranchir du statisme théâtral, on se délecte de la confrontation entre un Depardieu truculent et un Poelvoorde tout en sobriété.
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Dans le genre supercinéma-tartiflette, L'Autre Dumas tient pas mal de couches : duel de mastodontes d'origine contrôlée que tout oppose (la citerne Depardieu face à un Poelvoorde en mode Actor's studio, sombre et introverti), romanesque gargantuesque, plaisir échevelé du film en costumes et des joutes verbales d'un genre qui demeure, avec la comédie beauf, le plus solide pilier de notre fonds-de-commerce populaire. Il y a dans ce mélange de buddy-movie flatulent (la vie du célèbre nègre de Dumas, Auguste Maquet, dans l'ombre d'un écrasant génie) et de cape-et-d'épée façon Hunnebelle (les semaines précédant la révolution de 1848) un équilibre qui fait pourtant parfois songer au meilleur de ce qu'a pu produire l'ORTF de la grande époque - mix improbable de prétention au documentaire pédagogique et de réjouissante trivialité, écriture relativement soignée, interprétation soufflante malgré son absence totale de retenue (Poelvoorde est énormissime en coincé habité, Depardieu assure en méga-porc grotesque, soiffard et libidineux).
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Acteurs gourmands, dialogues ciselés, décors et costumes bien lustrés : Safy Nebbou ne parvient pas à échapper totalement à ce cinéma encaustiqué, figé par le décorum et la noblesse culturelle de son sujet.
Beau travail, sans doute, mais un léger ennui distingué prédomine.