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Ce film réalisé avec beaucoup de difficultés, caméras numériques pas toujours en état de marche, acteurs non payés, fusillades entre gangs rivaux qui obligent l’équipe du film à interrompre le tournage et à se réfugier chez un des acteurs, est un précieux témoignage sur la Colombie d’aujourd’hui. Il est des pays dans lesquels les gens aux creux des lits ne rêvent plus, c’est le cas de la Colombie. Une ombre accompagne ces deux vagabonds des bas-fonds, et en dit beaucoup sur ce pays. Une ombre qui en réalité est une lumière crue, qui nous éclaire sur un peuple.
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Ciro Guerra (premier long métrage) filme la ville comme un cauchemar noir et blanc. Son évidente sincérité et son habileté à créer, à chaque instant, une angoisse diffuse font oublier l'esthétisme permanent de sa mise en scène. Une coquetterie maîtrisée, certes, mais inutile. Une simple erreur de jeunesse, sans aucun doute
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Ce premier long métrage bricolé, à la photographie en noir et blanc, est donc une parabole sur la terrible violence de la société colombienne. Le problème est que le film a du mal à choisir son registre et en justifier les évolutions, partant du drame pour finir en mélo, tout en passant par le grotesque. Cette ligne un peu trouble et mal maîtrisée nuit considérablement à un propos qui eût mérité plus de tenue.