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On a connu le cinéaste de Taxi Blues en bien meilleure forme. Cette interminable évocation mystique d'un type solitaire, en proie aux affres de la foi et devenu guérisseur, provoque un sérieux mal de crâne. Et rien d'autre.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Flanqué d'un nouveau chef opérateur, Andreï Jegalov, Lounguine oublie le style des farces frénétiques pour une photographie à la fois austère et somptueuse, la palette des noirs et des bruns, des blancs et des bleutés, un lyrisme soufflé par la nature. Paysage aride, de glace, eau et cris de mouettes. Le rythme aussi a changé. "Jusqu'alors, dit-il, je pensais qu'il fallait imprimer du mouvement, accélérer pour suggérer l'énergie dans l'image. Là, je me suis rendu compte que plus on ralentissait, plus l'énergie était forte."
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Tout le cinéma russe - même l'ex-soviétique - est spiritualiste, ce qui le rend difficile à appréhender pour une Europe qui se plaît, de plus en plus, à confondre laïcité et matérialisme. Situé sur une île isolée et glacée de Sibérie, le film de Lounguine est beau, lent et un rien trop hiératique - défaut dans lequel s'engluent, parfois, ceux qui croient trop à la noblesse de leur propos. Précisément, sur cette âme en souffrance (interprétée par Piotr Mamonov, qui fut le héros de Taxi Blues, du même Lounguine, il y a plus de quinze ans), on eût souhaité un regard moins éthéré. Plus charnel. En tout cas plus incarné.
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En pleine pulsion mystique, Pavel Lounguine nous livre un film aussi ascétique que son personnage principal. Dieu et la sainteté n'ont visiblement pas inspiré ce scénario aussi fumeux que plombant.