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De Damnation aux Harmonies Werckmeister, Le Hongrois Béla Tarr n’a jamais filmé que de lentes et tragiques odes à l’humanité engluée. Il réussit ce prodige d’être à la fois dans le droit fil de sa matière et de sa manière et totalement fidèle à l’esprit et à la lettre de Georges Simenon. L’histoire (adaptée pour la troisième fois au cinéma après les versions d’Henri Decoin en 1943 et de Lance Comfort en 1947) est celle de Malouin qui, de la cabine d’aiguillage sur le port dans laquelle il est en poste chaque nuit, assiste au meurtre d’un homme et va repêcher une valise pleine d’argent qui ne lui amènera que des ennuis. La caméra caresse le décor fantomatique d’une ville portuaire indéterminée où errent des ombres. Le noir et blanc riche de contrastes, la musique lancinante et sublime concourent à dessiner une ambiance sourde de destinée, sans autre lueur que celle de l’espoir, qui fait vivre... et mourir aussi.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Après Henri Decoin en 1943, Bela Tarr s'empare aussi du roman de George Simenon avec la radicalité désespérée et l'esthétique sidérante qui caractérisent son cinéma. L'audacieux réalisateur hongrois ose une oeuvre expérimentale basée sur de longs plans séquences, l'écran noir, le silence, le doublage et les bruits lancinants. Puissant et mystérieux, son voyage au coeur de l'âme humaine et une véritable expérience.