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Sans véritable surprise ni vertige particulier, l’intrigue file vers son dénouement à un train de sénateur. Le personnage de Céline perd trop rapidement son ambiguïté (malgré le jeu vivant et décomplexé de Demoustier), celui de son petit ami dérangé frôle le ridicule, tandis que ceux du mari et de la femme ont leur destin tout tracé. Reste un film de belle facture, presque trop maniéré, qui dit certaines choses sur la difficulté d’insertion des jeunes marginaux dans notre société.
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par Jacques Mandelbaum
Les choses se précisent petit à petit, dévoilant le machiavélisme vengeur de l'adolescente et le paternalisme coupable du couple qui la protège. Lorsque ce dernier en vient à son tour à suspecter qu'il y a anguille sous roche, il est trop tard. Le juge est ferré, compromis par la jeune fille et la situation va déraper, confinant à l'invraisemblable.
Tout cela, qui est relativement téléphoné, parvient toutefois à imposer un climat d'inquiétude chabrolien sur fond de tapisserie verdâtre suintant l'ennui, et de lutte des classes larvée dans une ville de province.
Avec ce qu’il faut de rouerie, le cinéaste laisse ses protagonistes couler, tandis que la jeune fille obtient à peu près tout ce qu’elle souhaite. Le tout est finement écrit, même si cette histoire a déjà été contée maintes et maintes fois. On peut notamment regretter un faux pas final, lorsque le récit se laisse aller, dans les dernières minutes, au psychodrame. Les scènes précédentes pouvaient pourtant largement suffire pour terminer le film en beauté. Une bévue pardonnable, cette première œuvre est plutôt prometteuse.
Ce film noir à l'atmosphère malsaine se referme sur ses protagonistes comme sur les spectateurs jusqu'à la suffocation. Interprété avec intensité, ce premier long-métrage bien mené enfonce tout de même quelques portes ouvertes dans ce genre de huis-clos où un homme mûr se fait mener par le bout du ... nez par une lolita délurée.