-
Midsommar d’Ari Aster a brutalement replacé la Suède sur la carte de l’horreur. Koko-di Koko-da part dans la même direction en envisageant la crise d’un couple comme catalyseur d’une violence extrême. Quelques mois après la mort de leur enfant, Elin et Tobias partent camper dans la forêt pour rallumer la flamme d’un amour vacillant. La première nuit sous la tente se passe sans encombre jusqu’à ce que l’aube survienne et qu’Elin quitte le nid pour aller se soulager. Elle va bientôt être attaquée par une bande de personnages tout droit sortis d’une comptine pour enfants : un géant, un vieux monsieur en costume blanc, une jeune fille soumise et un chien baveux. Horreur. Tobias observe impuissant le massacre depuis son sac de couchage. Il n’a pas le temps de reprendre ses esprits qu’une boucle spatio-temporelle l’oblige à revivre inlassablement cette matinée cauchemardesque. À ceci près qu’à chaque fois, le modus operandi des croquemitaines varie. Sous son aspect volontairement ludique, ce Jour sans fin version trash réalisé par le Suédois Johannes Nyholm met en place un petit théâtre (certaines séquences sont racontées en ombres chinoises) où se déversent les frustrations, les angoisses et les lâchetés qui peuvent composer une vie à deux. Comme chez Aster, les dérèglements visibles à l’écran ne sont rien comparés à ceux qui régissent l’intériorité des êtres qui habitent le cadre. Un film à rapprocher également du formidable Long Weekend de Colin Eggleston qui a récemment bénéficié d’une ressortie en salles.