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Avec J’ai oublié de te dire, le genre touche aujourd’hui le fond. Entre ses images « lumineuses », sa modestie « France-d’en-bas », ses
personnages « pittoresques » (dont un fada qui veut tout repeindre en bleu) et sa « sincérité » en bandoulière, l’histoire de cette amitié entre une jeune délinquante et un vieux peintre bougon a de quoi faire passer Jean Becker pour Gaspar Noé. Ce ne serait pas très grave en soi si le réalisateur ne décidait soudain de dégainer sa sulfateuse mélodramatique (attention : Alzheimer !) et de nous « kärcheriser » les yeux au jus d’oignon afin de maximiser l’effet « c’est triste, mais qu’est-ce que c’est beau ».
Toutes les critiques de J'Ai Oublié De Te Dire
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film repose sur cette tendre complicité qui unit Émilie Dequenne et Omar Sharif. Tous deux parviennent à donner une vie pleine de gaîté, de légèreté et d'humour à un récit inégal et tragique sur la maladie d'Alzheimer, son issue inévitable pour le patient et ses conséquences douloureuses sur ses proches. Du coup, cela permet au film d'éviter l'écueil, pourtant si facile, du pathos.
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(...) Laurent Vinas-Raymond livre un premier film au scénario un peu faible, mais étonnant de modestie. Avec, en prime, les paysages des Pyrénées orientales.
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Tout d’abord, malgré certaines naïvetés inhérentes aux premières œuvres, ce film provincial réchauffe le cœur grâce à un ton mêlant à la fois comédie et mélodrame. Ne jugeant aucun de ses personnages, le cinéaste leur apporte une humanité qui devient de plus en plus touchante au fur et à mesure du métrage. On retrouve cette atmosphère et cette chaleur humaine qui faisaient toute la saveur des premiers pas de Robert Guédiguian ou de Claude Mouriéras, maladresses stylistiques y compris. Ensuite, Emilie Dequenne fait preuve d’une grande maturité de jeu et prouve qu’elle a désormais tout d’une très grande actrice. Son duo avec l’impérial Omar Sharif est tout bonnement bouleversant. Enfin, l’ambiance musicale initiée par Georges Moustaki et Cali achève de faire de ce premier essai un monument d’émotion et de tendresse qui touche au plus profond. Certes, les âmes chagrines diront que tout ceci tire vers le mélo conventionnel, mais il est quasiment certain que le grand public, lui, appréciera ces grands élans du cœur. Sortez vos mouchoirs !
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La transmission, la dégénérescence, l'euthanasie, autant de thèmes forts abordés par ce premier film serti dans la magnifique région du Languedoc-Roussillon. Si le scénario et la réalisation manquent encore d'assise, l'interprétation, elle, est aussi solide que le médiéval clocher marin du merveilleux village de Collioure...
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Sur cette trame furieusement romanesque, Laurent Vinas-Raymond a fait le pari d’un premier long-métrage tourné dans les Pyrénées-Orientales, sa région natale. Emilie Dequenne est l’axe dynamique de cette histoire qui aurait gagné à une direction d’acteurs plus précise.
Il y a de vrais moments de grâce, une belle lumière et, derrière tout cela, la patte indéniable d’un réalisateur. Mais ce dernier, encore trop émotif, a tout intérêt à être à l’avenir plus incisif. -
Omar Sharif manque d'abord de justesse en peintre vieillissant, grognon et solitaire. Arrive Emilie Dequenne, jeune paumée résolue à apprendre la peinture, et peu à peu la relation qu'ils tissent tous deux gagne en profondeur. Il souffre d'Alzheimer ; elle va l'accompagner dans cet inexorable déclin et construire son identité au contact de cet homme qui, peu à peu, perd la sienne. Porté par l'énergie butée d'Emilie Dequenne, le film s'achève sur une note juste et émouvante, dans une scène qui évoque frontalement la question de l'euthanasie.
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Après quelques ratés, leur rencontre prend la forme d'une adoption mutuelle. Alors vieil homme transmet son savoir à sa protégée, celle-ci se prend d'affection pour lui, et l'accompagne dans sa maladie : promenades à vélo, séances de cuisine à 3 heures du matin, pèlerinage sur les lieux de son enfance, visites à l'hôpital... Autour d'eux, gravite une poignée de personnages secondaires sans épaisseur, qui servent de béquille à un scénario mal ficelé, et sans grand enjeu, hormis cet unique argument mièvre et consensuel.
Pour lier le tout, le réalisateur, dont c'est là le premier long-métrage, déverse une avalanche de clichés dignes des grandes séries estivales de la télévision hertzienne, auxquels s'ajoute une apparition de Cali en guest star, dans le rôle d'un chanteur de bal populaire.