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Le film est drôle, slave en diable. Tout y passe, de l'antisémitisme à la dictature du fric vulgaire. Roboratif comme un boeuf Strogonoff nappé de caviar et de chair fraîche. Les conservateurs de Moscou n'ont pas aimé, c'est bon signe.
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Si le spectateur occidental n'est pas vraiment surpris par ces coulisses peu reluisantes, le film, lui, va bien au-delà, créant la surprise par son style hybride eet son décor post-soviétique. Jonglant avec la franche caricature, le drame et la satire sociale, quelque part entre la farce et la fresque, Gloss dépasse les bornes autant que les codes.
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Andreï Konchalovsky (...) rage devant l'exhibition indécente des produits de luxe dans les rues de Moscou, où rôdent les miséreux. Il considère que ce culte ostentatoire de la propriété privée, cette fascination immorale pour l'argent et le cynisme de ceux qui se sont approprié des fortunes sont des trahisons de l'âme russe (...). Gloss est un cri d'alarme contre ce vice qui transforme sa patrie en asile de fous.
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Le cinéaste a beau manipuler les grotesques extravagants - un couturier qui se prend pour Lagerfeld, un proxénète gay qui fournit aux puissants du monde « de vrais pédés, de fausses vierges », comme le chantait Brel, on se désintéresse assez vite de ce cirque fellinien sans surprise.