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Une chose ancre le premier film de Lerner dans la réalité où il a été tourné : celle d'Israël sous menace terroriste. Tout y bascule lors d'un attentat perpétré dans une discothèque. Pour le reste, cette nuit à Tel-Aviv pourrait être la nuit new-yorkaise de l'"After Hours" scorsesien ou la nuit parisienne du "Locataire" de Polanski, une nuit fantastique et inquiétante entre errance sans fin et vacillement de tous les repères, identité incluse. Au centre de cette histoire filmée dans un noir et blanc qui ajoute une dimension déréalisante, une jeune femme, Meow, elle-même en marge d'un réel où elle n'a guère d'existence. Elle ne vit que la nuit, n'a ni domicile (elle squatte des appartements à louer), ni travail (elle deale), ni amant (elle préfère la drague virtuelle sur le net). Et le peu qui la raccrochait au réel va voler en éclats... Si "Frozen Days" manque parfois de tension, le réalisateur fait néanmoins preuve d'un beau talent pour installer son récit dans une sorte de quatrième dimension perturbante.
Toutes les critiques de Frozen Days
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Cette descente aux enfers, dont on ne dévoilera pas la révélation ultime, est évidemment une quête d'identité, celle d'une fille désespérément en marge du réel, sans but, sans nom, qui en viendra à douter de l'existence d'Alex et à courir après quelqu'un qui n'est autre qu'elle-même. A propos de Danny Lerner, on peut aussi parler de révélation.
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Frozen Days est un film mental, donc, qui oscille entre cauchemar et réalité, déraison et raison. (...)L'Israélien Danny Lerner, qui signe à 55 ans ce premier long métrage, ne cache pas son admiration pour Le Locataire, de Polanski, auquel il emprunte pas mal d'idées tout en créant un univers personnel. Le film prend autant le pouls d'une femme que d'une ville, partagée entre vie nocturne délirante et traumas dûs aux attentats. Changeante, l'oeil mutin ou terrorisé, le cheveu long ou ras, la comédienne Anat Klausner est touchante dans tous les cas de figure.
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Pour son premier long-métrage, Danny Lerner a signé non pas un pacte avec le diable - quique... - mais un bail avec Roman Polanski pour locataire et avec Kafka comme colocataire. C'est en effet dans un univers paranoiäque que nous engloutit ce film, à mi-chemin entre le thriller fantastique et la comédie dramatique.