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Chez Philippe Le Guay, la normalité cache souvent des blessures anciennes, des forces insoupçonnées, des orgueils mal placés qui, face à l’adversité, révèlent leur nature. Il n’est donc pas étonnant de le voir adapter "Le Père", une pièce de Florian Zeller, dramaturge de la mémoire fragmentaire et de la famille décomposée. Rebaptisée "Floride" en référence à cet eldorado qui synthétise à la fois les obsessions de Claude, ses délires et ses peines, cette transposition n’échappe pas à la théâtralité, la mise en scène pantouflarde se trouvant comme à l’étroit entre les quatre décors sans âme du film. Comme dans "Alceste à bicyclette", Le Guay choisit de s’en remettre aux acteurs, qui s’emparent goulûment de dialogues et de situations sur mesure. À Jean Rochefort la méchanceté et la folie douce ; à Sandrine Kiberlain la présence terrienne et les élans contrariés. Sans jamais citer le mot "Alzheimer", le film s’aventure sur le terrain sensible de la maladie dégénérative avec un minimum d’effets larmoyants, qui auraient été critiquables si la qualité du texte et du numéro de Rochefort n’emportaient finalement l’adhésion.
Toutes les critiques de Floride
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La mise en scène de Philippe Le Guay, discrète, circule avec grâce entre ces deux pôles, l’instabilité, l’imaginaire d’une part, le principe de réalité, la logique d’autre part.
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Quoique le scénario prenne sur la fin un audacieux raccourci, ce film (...) se faufile de manière très touchante entre le drame et l'humour. Sandrine Kiberlain y est impeccable et c'est du Jean Rochefort pur jus.
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A 85 ans, le comédien se révèle toujours aussi facétieux, élégant, attendrissant.
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Un film émouvant sur la vieillesse, Alzheimer et la détresse des familles.
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Le film oscille entre drame et comédie, au risque de quelques baisses de rythme, mais avec une drôlerie et une émotion qui sans cesse affleurent, une sincérité évidente aussi, et même, pour Jean Rochefort, une sorte de responsabilité à incarner ainsi la vieillesse et ses maladies.
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L'auteur d'"Alceste à bicyclette" ne montre pas la vieillesse dans de touchantes teintes de crépuscule. Il distille une véritable violence que Rochefort empoigne sans ménagement, avec cette pointe de masochisme qui fonde l'art des grands.
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Philippe Le Guay a réussi une nouvelle fois un joli film populaire, qui aime ses acteurs, et propose un beau mélange d’émotions. Du cinéma de qualité, pensé, mesuré, équilibré, qui mérite une belle carrière en salles.
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Philippe Le Guay a tiré une comédie qu’il a eu le tort d’augmenter de scènes appuyées et de flash-back inutiles, mais dont il a eu bien raison de confier le rôle principal à Jean Rochefort.
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Face à Sandrine Kiberlain, impeccable en fille courage rudoyée en permanence, l’immense Jean Rochefort joue les funambules inspirés entre fantaisie malicieuse et cruauté mal embouchée.
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Comédie ? Drame ? Le mélange des tons ne prend pas. Dommage.
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Franchement, on est gêné. On aurait préféré retrouver Jean Rochefort (...) ailleurs que dans cette adaptation (pas terrible) de la pièce de Florian Zeller (...)
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Les séquences s’enchaînent, les péripéties s’accumulent, mais rien à faire, le dispositif ne prend pas et ne parvient pas à faire oublier les faiblesses de l’ensemble - montage parallèle maladroit et parfum rance de cette comédie sans âge, qui pourrait tout autant se passer en 1950 qu’en 2046.
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Décevant. Franchement. (...) Décevant, oui. Raté, surtout.