-
Avec un tel sujet, Milos Forman, le roi du biopic aurait à coup sûr accouché d'un film à Oscar, dense et complexe. L'impersonnel Lasse Hallström se borne, lui, à illustrer les faits de façon appliquée. Ses limites apparaissent lorsqu'il s'agit d'autopsier la folie rampante du bonhomme ou de développer des théories vertigineuses. Reconnaissons-lui tout de même un mérite, rayon direction d'acteurs: Richard Gere a rarement été aussi consistant.
-
Trente ans après sa mort, Howard Hughes fascine toujours… Il y a deux ans à peine, l’Aviator de Scorsese retraçait la vie du milliardaire. Avec Faussaire, Lasse Hallström continue à alimenter la légende du célèbre aviateur à travers la fausse biographie écrite par Clifford Irving (Richard Gere). Tour à tour menteur, séducteur et comique, le comédien traduit à la perfection les multiples facettes de cet écrivain médiocre. On prend un malin plaisir à être dans la confidence de l’une des plus grosses escroqueries de la fin du XXe siècle. La grande prouesse du film de Lasse Hallström est de tenir le spectateur en haleine grâce aux nombreux rebondissements. Tout comme l’affaire Irving, trente ans auparavant.
Toutes les critiques de Faussaire
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Dans le rôle du génial mystificateur, Richard Gere, impeccable, redore en beauté son blason. Passionnant, drôle, mis en scène avec son, ce Faussaire a tout d'une toile de maître.
-
Le moindre mérite de Faussaire est de rappeler que les frontières entre information, divertissement et lucre ont toujours été perméables, et qu'au moment où Carl Bernstein et Bob Woodward s'apprêtaient à faire tomber la présidence des Etats-Unis, d'autres préféraient berner, activement ou passivement, lecteurs et abonnés.
Mais la vraie raison d'être de ce film d'une étonnante vivacité (Lasse Hallström avait habitué à des rythmes plus compassés), c'est de précipiter un acteur dévoré par la soif du jeu dans un scénario à la hauteur de cet appétit. Richard Gere mélange vulgarité et séduction, invention et conformisme. -
Une histoire séduisante, par le charisme de son héros d’abord, Clifford Irving, qui fait revivre un fantôme, le phagocyte, finit par sombrer dans les mêmes délires. Par l’innocence des commanditaires, fascinés par le mythe au point de gober tout cru et très naïvement les belles histoires de l’oncle Clifford. Par la mise en scène rigoureuse et le parallèle intelligent entre un flamboyant menteur et son époque, celle d’un Nixon super menteur et d’une guerre au Vietnam cachant ses soldats morts. Richard Gere qu’on n’avait pas vu aussi convaincant, voire habité, depuis longtemps.
-
Fasciné par une escroquerie transformée en acte créatif et par un imposteur présenté comme un artiste aussi amoral que charismatique, Lasse Hallström transforme cette authentique aventure en thriller paranoïaque, avec le Watergate en toile de fond. Euphorique, Richard Gere incarne un menteur dont les multiples facettes changent de couleur face à son complice, sa femme, sa maîtresse, ou son éditeur. Mais son égo explose et provoque sa désagrégation mentale. La face noire attérit alors dans des régions plus sombres, plus politiques, et se transforme en méditation sur l'art de la supercherie.
-
En dépit d'une mise en scène un peu trop classique compte tenue de la fantaisie du sujet, on est vité captivé par l'ampleur que prit cette incroyable escroquerie. Le film suggère en effet un lien direct entre ce vrai-faux scoop et le scandale du Watergate: un mystère de plus, susceptible d'alimenter un pur scénario hollywoodien!
-
Le réalisateur Lasse Hallström finit cependant par être victime de son sujet : quand le faussaire se déballonne, le film a tendance à se ratatiner avec lui, comme un soufflé... Mais le charme des acteurs opère de bout en bout, comme toujours chez Hallström, qui a fait tourner les plus grands, de Johnny Depp à DiCaprio. Ici, c’est Richard Gere qu’il met en valeur, et l’ex-play-boy saisit cette chance : en séducteur et baratineur des gens de lettres, il est emballant.