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C’est en 2007 qu’on a découvert Eran Kolirin avec La Visite de la fanfare, merveilleuse fable humaniste qui rêvait d’une coexistence pacifique entre Juif et Arabes. Quinze ans plus tard, rien n’a vraiment évolué sur ce terrain- là. Bien au contraire. Mais après deux longs passés sous les radars, Et il y eut un matin marque le retour en forme du cinéaste. L’histoire d’un Arabe israélien installé avec sa famille à Jérusalem qui, pour un mariage, revient dans le village arabe où il a grandi. Sans se douter qu’il va s’y retrouver prisonnier après l’encerclement soudain du lieu par l’armée israélienne. Kolirin manie une fois encore brillamment l’absurde pour raconter le désenchantement et l’épuisement d’une population qui semble avoir abandonné l’idée de voir la paix de son vivant. Comme un complément parfait à la poésie d’un Elia Suleiman sur des thématiques identiques.