Toutes les critiques de Du soleil pour les gueux

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Après le succès mérité de La Brèche de Roland, La collection Décadrage continue à promouvoir de nouveaux jeunes talents. Mais cette fois-ci, on a du mal à trouver un certain intérêt vis-à-vis d'Alain Guiraudie et de son premier moyen métrage.
    Film sirupeux qui déroute le spectateur tout en l'entraînant dans une spirale de faux-semblants. Une jeune femme, coiffeuse de son état, part à la recherche d'un troupeau d'ounayes en compagnie du berger qui les a perdus. En cours de chemin, ils rencontreront deux autres personnages complètement grotesques. L'un est un grand bandit et l'autre une sorte de mercenaire guerrier parti à sa recherche.L'idée aurait fonctionné dans un court métrage mais prolonger cette histoire sur plus d'une heure fut une énorme erreur. On a du mal à rentrer dans cette ambiance assez particulière où l'humour décalé prend une grande place. On pense souvent à Kaurismaki et à ses personnages ambigus, à leurs faits et gestes grandiloquents et surtout aux phrasés précis et imposants. Mais Guiraudie n'est pas Kaurismaki et l'on est vite ennuyé par ces va-et-vient incessants, ces dialogues à la limite du ridicule et surtout par cette lenteur dans la mise en propos. Le problème vient de l'inexistence totale d'une mise en scène. A l'écran, cela donne des mouvements d'appareils se balançant de droite à gauche sans exprimer la moindre émotion, des personnages moyennement intéressants car lourdement stéréotypés et une superfluité de discours philosophiques qui démontrent l'absence de savoir-faire ("C'est bien de pouvoir vivre sans travailler, non ?").Du soleil pour les gueux est un film complètement loufoque, qui, à partir d'une histoire incongrue, plonge les spectateurs dans l'ennui !Du soleil pour les gueux
    De Alain Guiraudie
    Avec Isabelle Girardet, Jean-Paul Jourdaa, Michel Turquin
    France, 2000, 55 minb.
    - Entretien avec Alain Guiraudie sur le site objectif-cinéma.com (octobre 2003)
    - Lire la chronique de Pas de repos pour les braves.