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Premier film du photographe et documentariste Laurent de Bartillat, Ce que mes yeux ont vu contient deux films en un: une quête artistique et le portrait d'une femme d'aujourd'hui. Deux sujets qui peinent à coexister.
Toutes les critiques de Ce que mes yeux ont vu : le mystère Watteau
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Moins convaincant lorsqu'il cherche trop systématiquement à relier les personnages secondaires à l'univers du peintre - la gravité mutique de James Thiérriée, par ailleurs bouleversant, est censée évoquer le célèbre Pierrot de Watteau -, le récit retrouve son souffle dès qu'il revient à l'itinéraire de son héroïne. Nichée au creux de l'atmosphère trouble qui pèse sur elle, une profonde mélancolie viendra progressivement nimber sa solitude. En peinture, on appelle ça la touche finale.
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Les raisons que donne Bartillat aux recherches de son étudiante (Sylvie Testud), de son professeur (Jean-Pierre Marielle), comme l'explication de la fascination de l'héroïne pour ce mime de rue, clown céleste sourd et muet, frappé par une rupture d'anévrisme (James Thiérrée), sont moins anecdotiques qu'il n'y paraît. Un deuil, un fantôme, un manque obsessionnel, sont susceptibles d'expliquer le caractère vibrant d'une identification à une oeuvre, pourquoi quelqu'un ne voit dans un tableau que ce qu'il veut voir, et comment la peinture donne accès à une autre réalité que ce qui l'inspira.
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Pour son passage à la réalisation d'un long-métrage, Laurent de Bartillat, 43 ans, venu du documentaire, signe une séduisante enquête historico-artistique qui laisse au spectateur le plaisir de partager les recherches de l'héroïne.
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Si ce premier film pèche un peu par un certain relâchement dans le rythme du récit et par ses pérégrinations oniriques, il séduit par sa photographie et ses cadrages soignés, par son scénario élaboré et par une interprétation qui brille comme le vernis d'une toile de Watteau.