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S'il parvient à créer une atmosphère de huis clos par la nature même de l'exiguïté des cabines ou de la chaleur étouffante de la salle des machines, il ne réussit jamais à rendre son histoire crédible, bien qu'inspirée de faits réels, son film étant truffé d'invraisemblances, de répliques ridicules et d'acteurs au jeu artificiel.
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Le problème est que la qualité technique du film est abominable, et que sa qualité artistique n’est pas loin d’être aussi déplorable. L’un dans l’autre, seul demeure le mystère, courant en cette période estivale, de sa sortie en si piètre état.
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A l’exception de l’érotisme à la Genet, le scénario inventorie le large spectre des genres autorisés par ce point de départ, oscillant du huis clos anxiogène au film d’aventures viril. Mais sans focalisation ni cohérence. De même pour la mise en scène manquant de moyens, de sens du cadre et, surtout, de tension dramaturgique.
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(...) si les intentions de Desclozeaux sont louables et les efforts pour créer une ambiance fiévreuse plutôt convaincants, le cinéaste n’arrive jamais à se soustraire de la gangue d’un certain cinéma bis français. Alors que les séquences sur le cargo bénéficient d’un tournage en décor naturel, toutes les scènes se déroulant dans d’autres lieux apparaissent comme totalement artificielles. Le jeu de certains acteurs est parfois risible par sa maladresse (la palme revenant à l’armateur, particulièrement mauvais) et plonge le spectateur dans les tréfonds du cinéma Z tendance Jean Rollin. Après une heure d’ennui, les quinze dernières minutes sabordent tout espoir de réussite en multipliant les invraissemblances et incohérences scénaristiques jusqu’à un final lamentable massacré par un ralenti hideux. La faute en revient exclusivement aux partis-pris peu avisés d’un cinéaste qui n’a de cesse de plomber ses efforts par des séquences d’un mauvais goût involontaire.