-
C’est un geste d’amour fraternel sublime. Une invitation à revisiter, dans un geste de cinéma d’une grande puissance, les liens si forts qui unissait Shlomi Elkabetz à sa grande sœur, Ronit, immense actrice, une Anna Magnani des temps modernes, disparue brutalement à 51 ans, en 2016, des suites d’un cancer. Des liens où l’intime se confondait en permanence avec la création artistique avec comme apothéose la trilogie qu’ils ont mise en scène ensemble, inspirée par la vie de leurs parents : Prendre femme/ Les Sept jours/ Le Procès de Viviane Amsalem. Il y avait dans ces trois films un jeu permanent entre le vrai et le faux qui finissaient par ne faire qu’un qu’on retrouve dans ce Cahiers noirs – divisé en deux parties – mêlant les images d’intimité de Ronit (que Shlomi a filmé depuis toujours, d’Israël, sa terre natale et celle de ses débuts fracassants de comédienne, à Paris qu’elle avait rejoint comme pour tout recommencer à zéro et embrasser encore plus puissamment ce métier qui habitait chaque pore de sa peau) comme de la famille toute entière et les extraits de ses films dans un tourbillon émotionnel tel qu’on finit par ne plus distinguer les unes des autres. Pour parvenir à ce résultat à mille lieux de tout hommage scolaire ou du banal récit chronologique d’un parcours artistique exceptionnel bien trop tôt interrompu, Shlomi Elkabetz fait montre d’un sens impressionnant du montage mais surtout d’une sensibilité d’autant plus renversante que jamais il ne verse dans l’impudeur, y compris quand on voit sa sœur peu à peu dévorée par la maladie. Un documentaire déchirant.
- Cinéma
- Films
- Film documentaire
- Cahiers Noirs – Viviane
Cahiers Noirs – Viviane
Première
(1 critique)