Toutes les critiques de Bienvenue À Collinwood

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Si les affiches mentionnent le nom de « Steven Soderberg », le réalisateur d'Ocean Eleven, c'est qu'associé à George Clooney, tous deux sont les producteurs du film. Rien de plus. On peut le regretter.
    Le film se passe à Collinwood. A côté, Cleveland, le temple de la kitscherie toute entière dédiée à Elvis Presley, ville de tous les mythes. Cette évocation fera rire. Un peu. Quand Cosimo tente de voler une voiture, aidé de son meilleur ami, il rate son coup de manière lamentable et se retrouve en prison. Ce qui n'est pas très drôle. Partageant la cellule d'un taulard condamné à vie, il apprendra l'existence d'un coup inratable.Mais pour « réussir son Bellini », il doit d'abord trouver « son Mullinski ». En langage crapule, cela signifie que pour réussir son coup du siècle, il doit sortir de prison et trouver quelqu'un qui purgera sa peine à sa place. Rosalind, sa copine, à la recherche de l'homme qui voudra bien porter le chapeau, évente le secret. Chaque personne contactée pour servir de Mullinski apprendra l'existence du Bellini. Ainsi se constitue une équipe d'ex-taulards et de petits trafiquants, de paumés, de fauchés et de loosers. Avec leurs pauvres moyens, nos sept mercenaires chercheront à dérober un coffre-fort contenant des milliards de dollars, tandis que Cosimo reste en prison.En nous plongeant, dès ces premières séquences, dans le monde des minables, les scénaristes tentent de nous montrer à quel point leurs personnages peuvent être pathétiques, ce que l'on devine dès les premières séquences. Si à l'évidence, ils y ont mis du leur, sans doutes cela se voit-il trop. Les scènes censées faire rire sont cousues de fil blanc. On en devine trop souvent la chute qui, du coup, tombe trop souvent à côté. Seules quelques séquences sauvent la mise et tapent dans le mille ce qui est trop peu pour un film comique.A déplorer également, la touche de romantisme. A croire que les réalisateurs ont voulu dire à quel point un pauvre pouvait aussi avoir grand coeur. On dérive alors très vite vers le très attendu « il n'y a rien de plus important que l'amour ». On pourrait rajouter « ce qui tombe bien parce que cela ne coûte pas cher ». Malheureusement les frères Russo ne sont pas allés jusqu'au bout de leur cynisme. Dommage, leur film aurait sans doute été plus décapant.
    Bienvenue à Collinwood
    Réalisation : Anthony et Joe Russo
    Avec George Clooney, Jennifer Esposito, Luis Guzman, Michael Jeter, William H. Macy, Sam Rockwell, Isaiah Washington, Dominic Chianese, Patricia Clarkson, Andrew Davoli, Blaine Pate, Gabrielle Union, Ann Zupa.
    - Le site officiel.