Toutes les critiques de Au Loin Des Villages (Documentaire)

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    Contre ce temps si court de l’actualité, le documentariste suisse Olivier Zuchuat a réalisé un film exceptionnel dont chaque parti pris fait figure d’exact contre-pied à cette dictature de l’image éphémère ou de l’émotion immédiate. Et c’est peu dire que le résultat est d’une force brute exceptionnelle tant il parvient à dépasser ainsi la surface des faits.

Les critiques de la Presse

  1. Les Cahiers du cinéma
    par Charlotte Garson

    Le choix de longs plans fixes va au-delà d'une prétendue dignité associée au sobre recueillement d'une parole. La durée rend surtout sensible l'attente dolente de ces cultivateurs qui ne sont pas prêts de retrouver leurs villages et leurs champs de mil et dont les épouses doivent marcher huit heures par jour pour aller ramasser du bois. (...) En maintenant hors champ la guerre qui bat son plein à quelques dizaines de kilomètres, Au loin des villages fait ressentir avec une certaine force l'abandon politique d'une ethnie toute entière.

  2. StudioCiné Live
    par Sandra Benedetti

    Le temps, aussi, est assassin, au Darfour, c'est ce que nous dit ce doc d'une acre sobriété.

  3. A voir à lire
    par Marine Bénézech

    Le silence est omniprésent. Par pudeur, Olivier Zuchuat a omis toute voix-off qui pourrait contrevenir ou donner un sens subjectivé à des images déjà éloquentes. La musique est également absente. En effet, comment manifester de la joie quand tous ceux que l’on aimait ne sont plus là ? Comment exprimer quelques sentiments quand on n’a plus rien ? Pas de lamentation, cette douleur est au-delà de toute forme de manifestation mais les regards, eux, parlent. Et l’on est saisi par leur puissance évocatrice. Olivier Zuchuat, merci.

  4. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    A travers la parole des habitants, qu'il magnifie dans un dispositif de plans fixes solennels et splendides, il transforme leurs témoignages, leur souffrance infinie, en un récit aux accents mythologiques. [...] Aucun pathos ici, seulement les traces laissées dans la chair et les âmes par une guerre qui continue de faire rage quelques kilomètres plus loin. Celle-ci se profile dans un hors champ imaginaire qui s'étoffe au fil des récits. Mis à l'écart d'un monde qui ne se soucie pas d'eux, mais filmés comme des rois, ses protagonistes deviennent, dans ce beau film (qui fut présenté cette année au FID de Marseille), les héros d'une tragédie universelle.