-
Daniel Auteuil-Gérard Depardieu-Sandrine Kiberlain : une affiche pour le moins excitante qui ne fait au final qu’ajouter à la déception ressentie devant cette adaptation de la pièce de Florian Zeller, L’envers du décor. Soit l’histoire d’un homme très épris de sa femme donc qui reçoit « entre couples » son meilleur ami venu lui présenter sa nouvelle et très jeune compagne. Et ce dîner à quatre va se révéler une source d’inspiration infinie de fantasmes autour de cette jeune femme aux formes avenantes. Cinq ans après la fameuse trilogie Marius-Fanny-César de Pagnol interrompue aux deux tiers, Daniel Auteuil repasse donc derrière la caméra tout en reprenant ce rôle du mari amoureux qu’il a créé sur scène. Mais très vite on comprend que le ping-pong qui pouvait se révéler efficace au théâtre patine ici douloureusement. Le récit manque de fluidité, les scènes de « rêve » semblent comme posées artificiellement et grossièrement. Et jamais on ne se départit de cette impression de théâtre (mal) filmé. L’interprétation s’y révèle à l’avenant comme si tout le monde s’était mis en pilote automatique pour sauver instinctivement sa peau dans ce divertissement sans rythme et propre aux sorties de route. Y compris dans le traitement réservé aux femmes qui, à force de maladresses, flirte involontairement mais dangereusement avec la goujaterie. Épatant voilà quelques mois dans Le brio qui lui avait valu à juste titre sa première nomination aux César depuis 13 ans, Daniel Auteuil confirme que la place du réalisateur n’est vraiment pas celle qui lui convient le mieux.