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Parfois des gestes anodins se transforment en drames. Vous oubliez d’enlever les miettes du petit-déjeuner et, de fil en aiguille, divorcez au dîner. C’est un peu cela Alpha Dog. Un regard grave et pourtant teinté de dérision sur ces choses qui nous échappent et perdent toutes proportions. Il faut passer outre cette mise en scène, véritable reconstitution de faits divers et voir, au travers du jeu juste des acteurs, un étrange drame du quotidien.
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Moins radical que Bully (Larry Clark, 01), exploitation crue d’un fait divers similaire, Alpha Dog dépeint avec un minimum d’effets chocs une certaine jeunesse américaine, blanche, dorée et sans repères. En cause? La démission parentale, paternelle exactement (argument recevable mais traité ici un peu trop systématiquement), et l’effet de groupe, qui conduit les plus sensés aux pires extrémités. À l’efficacité de la mise en scène (belle photo, bonne BO rap-R’n’B, découpage nerveux) répondent des portraits d’une rare profondeur qui permettent aux acteurs de scintiller. Face à Emile Hirsch, un peu tendre dans le rôle du leader irresponsable mais dont Cassavetes traduit bien les ambivalences, Ben Foster et Justin Timberlake sortent le grand jeu. Le premier en nazi psychopathe incontrôlable évite la caricature. Le second, dans le rôle peu valorisant du branleur de service rattrapé par sa conscience, dévoile une épaisseur inattendue.
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Avec son dispositif façon puzzle (les split screen, les allers retours temporels) Alpha Dog regarde des ados snifer, faire la teuf et l'amour et finalement flinguer un gamin innocent. Pourtant, l'intérêt n'est pas dans le dispositif, ni dans la "caution réelle", mais dans la façon dont Nick Cassavetes regarde ses personnages vivre des clichés sans en être, capte des moments de doute et de conflit moral de manière renversante. Il le doit à ses deux acteurs qui crèvent l'écran. Justiiiiiiin d'abord et Emile Hirsch, tous les deux incroyables en gamins livrés à eux-mêmes et dépassés par les événements…
Toutes les critiques de Alpha Dog
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) Nick Cassavetes signe un mélo violent, à la limite du film de genre. Interrogeant cette frontière fragilisée entre un jeu subversif et réalité funeste, clichés artificiels et drames avérés, le film doit en grande partie son efficacité à son cortège de jeunes acteurs tous plus tête à claques les uns que les autres.
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Inspiré d'un fait divers réel, "Alpha dog" met en scène le délitement des liens familiaux, l'effondrement des idéaux immatériels et l'influence trouble des modèles érigés par la sous-culture télévisuelle.
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Sans posséder le même souffle épique que Meirelles, Nick Cassavetes réussit néanmoins à nous secouer avec ce thriller à vif servi par des acteurs explosifs.
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Mieux qu’un discours prémâché sur la nouvelle délinquance juvénile, le film offre une proximité remuante avec une vie d’une incroyable légèreté, d’une incroyable gravité.
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Adaptée d'un fait divers, l'histoire va mal finir, on le sait : Nick Cassavetes a pris le parti d'incruster du texte sur les images pour désigner les futurs témoins du drame qui se prépare.
Pourquoi un tel choix, qui tue le suspense dans l'oeuf ? Dès lors que l'on sait que cet enfant va mourir, la caméra devient une instance morale qui dénonce lourdement tout ce qu'elle filme.