Date de sortie 1 mai 2019
Durée 84 mn
Réalisé par Samuel Bigiaoui
Année de production 2017
Pays de production France
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

Ouverte il y a 30 ans, en plein Quartier latin, la quincaillerie de mon père est un haut lieu de sociabilité. C’est aussi l’ancien terrain de jeu de mon enfance. Bricomonge va fermer. À l’heure de l’inventaire et des comptes, j’accompagne mon père dans les derniers moments du magasin. Et je cherche à comprendre ce qui a amené le militant maoïste qu’il était dans les années 1960-1970, intellectuel diplômé, à vendre des clous.

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Critiques de 68, mon père et les clous

  1. Première
    par Sophie Benamon

    Après avoir jeté des pavés dans les rues du Quartier latin en mai 1968, il en est devenu le quincaillier emblématique. Ce documentaire retrace par petites touches le parcours de Jean, ancien intellectuel maoïste devenu petit patron d’un magasin de bricolage. Dans 68, mon père et les clous, le réalisateur, son fils, cherche à comprendre pourquoi cet homme très cultivé, un temps assistant de Joris Ivens, et réalisateur de films, a soudain décidé de vendre des clous. Le regard est tendre, gentiment inquisiteur. On y voit un fils essayer de découvrir son père et c’est forcément émouvant. Le réalisateur ne quitte jamais la boutique où passent les profils les plus divers. Parmi eux, d’anciens compagnons de Jean évoquent les luttes communes au sein de la Gauche prolétarienne. Car Bricomonge (c’est le nom du magasin) n’était pas fréquenté que par les bricoleurs du dimanche. Véritable agora du quartier, il regroupait des gens de toutes les cultures, de toutes les couches sociales, venus se confier, philosopher ou simplement trouver du lien social. Jean nous montre finalement que la voie du travail manuel était sa manière à lui de poursuivre son idéal. Et puis, au bout de trente ans, la réalité a rattrapé le commerçant. Il est obligé de mettre la clé sous la porte. Le documentaire de Samuel Bigiaoui tourne alors à l’inventaire avant fermeture et se fait plus nostalgique. Plus dur aussi. Il faut vendre, l’annoncer au personnel, vider la boutique. Cinquante ans après Mai 68, Bricomonge n’est plus. La fin d’une époque...