"Tout ça n’est que du vent et comme tout aléa météorologique on en parle quand on n’a rien d’intéressant à dire."
La vague #MeToo a déferlé sur Cannes. Présent dans les questions des journalistes durant la conférence du jury des longs-métrages, dans le discours d’ouverture de Camille Cottin et dans sa sélection avec la projection de Moi aussi de Judith Godrèche, ce mercredi, le mouvement de libération de la parole des femmes face aux violences sexistes et sexuelles est au cœur de l’actualité cannoise. D’autant plus depuis les récentes révélations faites autour de cette fausse liste noire regroupant des personnalités du cinéma français coupables de violences envers les femmes et qui devait être révélée pour l’ouverture du Festival. La rumeur, partie sur les réseaux sociaux, a pris tellement d’ampleur que Mediapart – à qui on attribuait cette liste – a dû publier un article pour démentir avec fermeté son existence.
#MeToo : La fausse liste noire qui bouleverse CannesParmi les noms des artistes circulant sur la toile, se trouvait celui de Raphaël Quenard. Alors que l’acteur a monté les marches aux côtés de Léa Seydoux, Vincent Lindon et Louis Garrel pour Le Deuxième Acte, le film d’ouverture réalisé par Quentin Dupieux, l’émission Clique diffusée sur Canal + a partagé sur Twitter un extrait dans lequel le personnage principal de Yannick réagit avec tout autant de fermeté à la rumeur.
"S’informer pour moi sur Twitter, c’est déjà pour moi le désir inconscient de faire de son cerveau une marmite de merde."
Alors que le journaliste et présentateur, Mouloud Achour, évoque la tension sur Cannes suite aux bruits de couloir, Quenard répond avec ses mots sur la rumeur qu’il considère comme un virus émanant de "personnes maléfiques et malveillantes", une "mécanique infernale" ou les inconscients répètent bêtement ce qu’ils entendent et sans fondement :
"Tout ça n’est que du vent et comme tout aléas météorologiques on en parle quand on n’a rien d’intéressant à dire."
S’il a d’abord ressenti un sentiment d’impuissance et de colère en découvrant son nom, il ne s’inquiète pas et se rassure d’avoir la conscience tranquille : "Je dors comme un loir sur mes deux oreilles parce que mon esprit est au clair." Refusant de se présenter comme une victime, il déclare néanmoins que les répercussions de cette rumeur s’apparentent à du harcèlement dont il est témoin :
"Les gens qui sont l’objet de la rumeur sont victimes d’une forme de harcèlement c’est-à-dire des dix personnes qui t’appellent des amis qui te convoquent et qui te disent ‘t’es sûr ?’"
Néanmoins, l’acteur primé aux Césars 2024 par le prix de la Meilleure révélation masculine a tenu à souligner les quelques effets positifs amenés par cette rumeur qui ramène sur le devant de la scène le combat contre les violences sexistes et sexuelles. Il a notamment rappelé les progrès qui sont faits dans le cinéma et a pris pour exemple la présence des coordinateurs et coordinatrices d’intimité sur les tournages : "On est tous là à s’évertuer à devoir créer un cadre qui sécurise l’industrie."
Alors que depuis l’effervescence du mouvement #MeToo de nombreuses femmes sont parvenues à se libérer et à prendre la parole pour dénoncer leurs agresseurs, Raphaël Quenard est conscient que derrière cette "fake news" se cache de véritables victimes de violences dans le monde du cinéma, et pas seulement. Il affirme alors que les coupables doivent être punis.
"Il y a des vrais gens qui sont victimes de vraies choses et ceux qui se rendent coupables d’horreur à leur endroit doivent nécessairement être condamnés et mise hors d’état de nuire."
Son interview est à voir intégralement sur Youtube.
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