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À Bil’in, en Cisjordanie, la construction d’un mur visant à protéger une colonie israélienne entraîne l'expropriation de 1 700 Palestiniens, puis la lutte de ces derniers pour conserver
leurs terres. Emad, qui a reçu une caméra pour la naissance de l'un de ses enfants, filme les événements à l'échelle de sa famille, d’un village puis d’un peuple. Simplicité du quotidien, violence de la colonisation : les images chahutées et imparfaites disent tout, révélant l’humanité débordante de ce home movie politique.
Toutes les critiques de 5 Caméras Brisées (Documentaire)
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Par delà les faits documentés, « Cinq Caméras brisées » est une passionnante réflexion sur l’acte de filmer doublé d’un poignant portrait d’un « homme à la caméra ». C’est aussi, puisque le film a été co-réalisé avec un metteur en scène israélien, un bel exemple d’entente israélo-palestinienne. Autant de qualités qui lui ont valu d’être nominé aux Oscars. Cela dit, Hollywood ou pas Hollywood, dans le petit village de Bil’in, Emad continue de filmer…
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Ce film remarquable relate la lutte pacifique de gens humbles face à une effroyable machine de terreur. Un récit tragique, qui ébranle profondément.
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Le film se transforme parfois en leçon d’obstination ; lorsque les soldats viennent frapper à sa porte, Emad Burnat continue de braquer sa caméra, arguant de son droit de filmer, en tant que journaliste improvisé, sur son territoire. En creux, nous comprenons que la lutte passe autant par les manifestations pacifiques organisées directement face à l’armée, que par l’accumulation et le montage de ces images prises tant que l’on peut encore filmer. Emad Burnat filme pour son dernier-né, et le petit Gibril grandit au fur et à mesure que les images sont de plus en plus graves et pesantes ; mais le réalisateur reste conscient qu’au travers du fils, le spectateur perd lui aussi sa naïveté.
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Un témoignage bien plus qu’un documentaire, nommé cette année aux Oscars, pour dire, grâce à un remarquable montage, entre rage et impuissance, l’espoir d’une réconciliation (hommage aux Israéliens qui soutiennent les habitants), l’impossibilité d’une pacification (omniprésence d’une armée autoritaire) et l’enlisement d’une guerre fratricide. Un cri de survie lucide et rare.
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Rarement banalité de la violence n'aura été montrée avec autant de justesse froide et soudaine. La peur est dans chaque camp et, pourtant, la vie doit continuer. Ce documentaire, qui le fait si bien ressentir, se retrouve nommé à l'Oscar, après avoir été primé dans une multitude de festivals, de Sundance à... Jérusalem. Et tout subjectif qu'il est, on n'en sort pas persuadé qu'un camp a raison contre l'autre, mais que la misère et la peur risquent d'entretenir ce conflit pendant des décennies.
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Film entrain de se faire, ce documentaire brut témoigne de la façon dont un petit village complètement inconnu se transforme, grâce au courage de ses habitants en symbole d'une lutte pour la dignité et la liberté.
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Malgré ses maladresses, son film “amateur”, en immersion, est un témoignage bouleversant et révoltant d’un conflit inextricable.
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On n’avait jamais évoqué de manière plus intime et précise la question des colonies israéliennes et leurs conséquences sur le terrain. Démonstration éclatante due à un Arabe (Emad Burnat) et à un Juif (Guy Davidi) œuvrant en toute harmonie.
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Sa rencontre avec le cinéaste et universitaire israélien Guy Davidi a abouti à ce film au ton singulier : long-métrage documentaire relevant de la chronique villageoise et du combat contre l’oppression, 5 Caméras brisées se préserve toutefois des pièges trop évidents du cinéma militant. S’il est univoque, le point de vue ne manque pas de nuance : à l’authenticité brute des images répond un commentaire en voix off traduisant un mélange de courage et de sensibilité. Emad Burnat a fait l’acquisition d’une sixième caméra. Il continue de filmer.
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Burnat se prend de passion pour cette lutte qui entraîne voisins et amis dans un face-à-face de plus en plus dangereux avec les soldats. Le réalisateur prend des risques, on lui casse régulièrement sa caméra, il se débrouille pour en obtenir une nouvelle, accumulant sept cents heures de rushes ! Aidé pour leur mise en forme par l’Israélien Guy Davidi, impliqué dans la lutte contre l’édification du mur, il parvient à rassembler son expérience dans un film plein de mélancolie.
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Pendant cinq ans, avec l'aide du documentariste israélien Guy Davidi, Emad Burnat, cultivateur palestinien, a filmé l'opposition de son village à l'édification du mur de sécurité israélien. De ce travail militant est né un film passionnant, qui montre le temps à l'œuvre contre la vie.
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La lutte pacifique d'un village cisjordanien contre l'édification d'un mur construit par les Israéliens... La caméra capte ce que l'on n'a pas l'habitude de voir. Dénonciation de l'usure face à la répression et de la banalité de l'arbitraire.
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Ses enfants qui grandissent, sa femme, ses frères qui militent, son village qui s’insurge, le mur qui grandit, des militants internationaux qui arrivent : voilà ce qu’Emad enregistre, avec simplicité, sans colère. Même les soldats israéliens finissent par le connaître, cet homme à la caméra de Bil’in. L’autre finesse du film, c’est que son montage ait été confié à un cinéaste israélien, Guy Davidi, opposé à la politique d’expansion de son pays et qui parvient à construire, à partir des bandes de Burnat, un récit subtil, équilibré et vraiment réussi. Au bout du compte, c’est autant un film de tristesse, sur le plan politique, que d’espoir entre les hommes.
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Cinq années durant, Emad Burnat a filmé cette lutte volontairement pacifiste, mais tellement inégale. Ponctué de moments héroïques, de petites victoires et de grandes défaites, de maigres joies et dinsoutenables drames, ce fi lm, coréalisé par un Palestinien et un Israélien, provoque un profond sentiment dinjustice et dimpuissance. Comme les cinq d'Emad Burnat fracassées tour à tour par les colons et par les soldats, ce documentaire brise le coeur.
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Cette chronique personnelle de la vie en territoire occupé donne un film formidable d'humanité.
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Prisonnier de son propre regard, Emad Burnat se trouve être incapable d’insuffler la distance nécessaire aux images prises sur le vif des révoltes palestiniennes contre l’annexion de leur territoire, et reproduit un schéma binaire qui ne se fait que captation d’un combat entre justes et envahisseurs.